Deux groupes qui ont sorti cette année des albums plus qu’excellents : Les chemins de verre pour Karkwa et Sisterworld pour Liars
Et l’excellence se concentre en une seule et même soirée : le 30 septembre dernier. Karkwa est au Métropolis à 20h30 tandis que Liars se produit au National à 22h30. Thank god, les horaires concordent.
C’était Leif Vollebekk qui assurait la première partie de Karkwa et le Métropolis était déjà plein à craquer. Comme quoi cet auteur compositeur folk montréalais suscite déjà beaucoup d’intérêt… Et effectivement ma curiosité et mon intérêt ont été captés par ces compositions douces et introspectives. Et je suis surtout charmée par le fait qu’une de ses principales inspirations soit l’Islande… À découvrir, vraiment.
Je me fais un chemin à travers la foule, faut que je sois le plus près possible. Parce que ça va être follement bon et parce qu’il n’est pas question que je vois Louis-Jean Cormier de loin. Je m’arrête à deux pas de l’immense colonne de haut-parleurs (damn!) histoire de voir, de respirer un peu quand même, et de me faire défoncer les tympans.
On attend beaucoup de Karkwa ce soir, parce qu’on a la chance d’entendre les compositions des Chemins de verre pour la première fois sur scène depuis la sortie de leur plus récent album et depuis qu’ils sont les heureux récipiendaires du prix Polaris 2010, cette bourse qui récompense un artiste ou groupe émergent s’étant démarqué au cours de la dernière année.
Bourse qui, pour l’occasion, a plus ravivé la fameuse (et esti de) friction anglo-franco… Et je pourrais m’étendre très longtemps sur ce que j’en pense, mais je vais plutôt revenir à ce que j’ai pensé du spectacle. Moins frustrant.
Pas frustrant du tout en fait, puisque Karkwa a donné une incroyable performance, digne de la qualité de leur nouvel opus et surtout digne de la fulgurante ascension qu’ils ont connue au cours des dernières années.
On parle d’eux en Europe (dans la francophonie, ceci dit) et on parle même d’eux de l’autre bord là, dans le Canada anglais (2e esquive du sujet). Ce qui étonne le plus de Karkwa en spectacle, c’est le constant renouvellement et remaniement de leur répertoire, et même des chansons un peu plus vieilles.
Cette constante modification des arrangements des pièces qui nous font découvrir un nouvel angle, un nouvel aspect aux chansons déjà connues, ce renouvellement qui nous permet un peu plus à porter attention au texte. C’est d’être maître de son art, c’est d’être incroyablement passionné, que d’offrir ces oeuvres sans cesse revisitées à son public.
Entendu au cours de cette performance, une incroyable version quasi-méconnaissable d'Oublie Pas, cette chanson tirée de l’album Le volume du vent, qui deux ans plus tard, me fait encore dresser les poils sur les bras. Un bijou, un cadeau. Karkwa, je t’aime.
lire la suite dans "Deux bons bands qui se produisent le même soir à Pop Montréal"
Extrait de l'article d'Emilie Gagné le 05 octobre 2010, Soundbeatmag.com