Ce jour

 

 
J'avais posté hier l'annonce d'une marche gay à Belgrade, la première tentative après celle de 2001 qui avait fait l'objet d'agressions violentes de groupes d'extrême-droite avec une police peu active. La marche a eu lieu ce matin avec une forte mobilisation policière pour assurer sa sécurité, rues fermées et hélicoptère en surveillance du centre-ville. C'est que l'enjeu est aussi l'intégration de la Serbie dans l'Europe démocratique. La prise de parole de Svetozar Čiplić ministre des Droits de l'Homme de Serbie et de Vincent Degert (photo du bas) représentant de la Commission Européenne symbolisent cette volonté de marquer le droit constitutionnel des homosexuels serbes à manifester pacifiquement. Ce "critère de démocratie" est vivement contesté par les nationalistes qui estiment qu'il s'agit d'une importation de l'étranger contraire aux valeurs serbes, imposée par une UE qu'ils rejettent.
Cette marche a réuni environ un millier de personnes. De vifs incidents ont éclaté entre les forces de police et des groupes de "hooligans" lançant des pierres, des bouteilles et quelques cocktails Molotov en scandant "mort aux homosexuels !". Aux dernières nouvelles 37 policiers ont été blessés et un civil souffre d'un traumatisme crânien. Les bâtiments de l'Assemblée Nationale et ceux de la municipalité de Belgrade sont encerclés par la gendarmerie. En début d'après-midi des heurts avaient lieu aux abords de l'hôpital où sont évacués les policiers blessés, mais les forces de police reprennent progressivement le contrôle du centre-ville.
 
(Photos agences FoNet et Tanjug )