Voici un article intéressant sur Facebook, publié à l'occasion de la sortie du film de David Fincher, The Social Network. On nous explique en particulier les possibilités de traçage de nos données grâce à l'utilisation d'algorithmes complexes. Dans cet article, une remarque de Tariq Krim, fondateur de Netvibes, m'a fortement intéressé car elle confirme mes observations récentes du monde de l'entreprise :
"On reçoit des sollicitations constamment, on en est inondé, alors que l'e-mail nous prenait déjà deux à cinq heures par jour, témoigne Tariq Krim. Ça finit par vous vider. L'élite mondiale souffre aujourd'hui d'un syndrome de déficit d'attention chronique. Il faudra faire migrer tout cela vers un environnement plus simple, plus zen."
Il suffit en effet de discuter avec des responsables de bon niveau au sein d'entreprises pour sentir le problème. Les élites dirigeantes sont tellement sollicitées au boulot (par mail grâce au Blackberry, par messagerie instantanée, par téléphone portable) et hors du boulot (Facebook, Viadeo ou Lindekin...) qu'elles en deviennent incapables de se concentrer plus de 15 minutes sur une sujet sans être interrompues. Dans ce contexte, comment réussir à prendre une décision de manière réfléchie et sereine ? Comment s'étonner face à des décisions bizarres, reposant sur des raisonnements bancals ?
Il existe un enjeu fondamental lié à la maîtrise des réseaux et des flux d'informations. Je ne crois malheureusement pas à la discipline personnelle (éteindre le téléphone, consulter ses mails 4 fois par jour au maximum, faire la guerre aux messages en cc qui ne servent à rien...). On aurait deux solutions :
1) Proposer une nouvelle organisation de travail permettant de travailler en temps réel, avec un traitement des sollicitations au fil de l'eau. Ceci pourrait sonner le glas de la sacro-sainte réunion, devenue inefficace de toutes manières, à cause des interruptions liées aux mails ou au téléphone. Elle serait remplacée par la production de documents de manière collaborative et itérative avec feedback en temps réel des décideurs ce qui supprimerait les comités de projet ou de pilotage.
2) Envisager de vraies solutions collaboratives agrégeant tous les contenus (mail, messagerie instantanée, réseaux sociaux, retranscriptions "écrites" de messages téléphoniques) et capables de les hiérarchiser. Couplée à du partage/correction de documents en ligne, ceci permettrait de gérer de manière plus zen le torrent d'informations qui nous tombe dessus chaque jour.
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