Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
°Pierre Reverdy, Œuvres complètes, tome II, Flammarion
°Bengt Jangfeldt, La Vie en jeu, une biographie de V. Maïakovski, Albin Michel
°Gustave Roud, Vues sur Rimbaud, Fata Morgana
°Haroldo de Campos, Une poétique de la radicalité, Les Presses du Réel
°Patrick Wateau, J’ignore ignore, Éditions Grèges
°Revue If, n° 34
°Patrick Bouvet, Open Space, Joca Seria
°Ben Arès, Antoine Wauters, Ali si on veut, Cheyne Éditeur
°Frédéric Richaud, Le Val Clos, Eolienne
°Jean-Pierre Védrines, Dehors, Librairie Galerie Racine
°Revue Koan, n° 1
°Revue Friches, n° 105
et aussi
°Une moniale, Le Repos inconnu, Arfuyen
°Vitor Oliveira Jorge, Electri-Cidade, Poemas, Edições Colibri (en portugais)
Notices détaillées de tous ces ouvrages en cliquant sur « lire la suite de....)
•Pierre Reverdy
Œuvres complètes, tome II
Édition préparée, présentée et annotée par Etienne-Alain Hubert
coll. Mille et une pages, Flammarion, 2010
1500 pages – 30 €
A propos du tome I, lire ici et voir cet entretien avec Yves di Manno sur cette édition, ainsi que le point de vue d’Antoine Emaz sur l’actualité de Reverdy
« Cette édition en deux volumes des Œuvres complètes de Reverdy remet pour la première fois en perspective l'ensemble de son parcours. On y trouvera bien sûr, au fil de la chronologie, ses grands recueils poétiques (Plupart du temps, Main d'œuvre...), mais aussi ses étonnants récits (Le voleur de Talan, La Peau de l'homme, Risques et périls), ses trois volumes de « notes » et la totalité de ses textes critiques sur la peinture et la poésie. »
Au sommaire de ce tome II, Main d’œuvre, Flaques de verre, Le Gant de crin, Le livre de mon bord, Fragments retrouvés, En vrac, Un Morceau de pain noir, Blocs-notes et agenda, Écrits sur l’art et sur la poésie, Au Soleil du plafond, La Liberté des mers, Sable mouvant, Poèmes retrouvés.
•Bengt Jangfeldt
La Vie en jeu
Une biographie de Vladimir Maïakovski
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Albin Michel, 2010
592 p., nombreuses illustrations, 25 €
« "Disons-le d’emblée : cette biographie est un chef-d’œuvre. Un travail de recherches colossal et pénétrant comme on a rarement la chance d’en lire dans une vie."
Dagens Nyheter, Stockholm
Poète et révolutionnaire, immense provocateur qui joua sa vie à la roulette russe, Vladimir Maïakovski demeure, quatre-vingts ans après sa mort, une figure mythique du mouvement futuriste. Personnage paradoxal, il incarna l’avant-garde politique et esthétique mais également l’artiste au service du régime soviétique. Néanmoins, c’est avant tout sa relation tumultueuse avec Lili Brik, la sœur d’Elsa Triolet, qui marquera son destin. Leur passion va durer quinze ans, jusqu’à ce jour d’avril 1930 où Maïakovski se suicide – au moment même où le communisme bascule dans le cauchemar des purges staliniennes.
Couronnée en Suède par le prestigieux prix August de l’essai, fondée sur les témoignages des derniers proches du poète ainsi que sur des archives privées et des documents récemment rendus accessibles par les services secrets soviétiques et britanniques, cette biographie s’impose comme un ouvrage de référence. Bengt Jangfeldt y retrace le parcours fulgurant d’une comète du XXe siècle, et nous plonge dans les orages politiques, littéraires et privés d’un cercle d’écrivains et d’artistes qui ont marqué une époque. » (sur le site de l’éditeur)
•Gustave Roud
Vues sur Rimbaud
Fata Morgana
12 €
« Rimbaud ! Comment conjurer cette voix ? Ou peut-être ce qu’elle dit doit être accepté peu à peu, prendre sa pleine vertu de message ? Ah, il ne s’agit pas de littérature, c’est-à-dire en fin de compte d’un jeu qui se situe au-delà de la zone des sentiments et sert indifféremment de tel ou tel d’entre eux comme matériel des édifices concernés, – et qui n’engage que l’esprit. Devant Rimbaud c’est tout l’être qui s’émeut. Son approche remet tout en question » (p. 11 et 12)
•Haroldo de Campos
Une poétique de la radicalité
Essai sur la poésie d’Oswaldo de Andrade
Traduit du brésilien par Antoine Chareyre
coll. L’Écart absolu, poche, Les Presses du réel, 2010
9 €
Passablement oublié et marginalisé dans les dernières années de sa vie, Oswald de Andrade (1890-1954), le plus radical des membres de l'avant-garde brésilienne de 1922, se vit approcher et solliciter par les jeunes représentants de la Poésie Concrète, Augusto et Haroldo de Campos, Décio Pignatari… et c'est notoirement à la faveur de leur travail de réédition, en même temps que de réhabilitation critique, que l'on put bientôt (re)lire, au Brésil, une œuvre majeure, authentiquement révolutionnaire et déjà mythique, mais alors largement clandestine puisque de longue date introuvable en librairie.
Il était donc juste et naturel que l'essai de Haroldo de Campos, pièce maîtresse de cette entreprise de réception locale, préface à la réédition posthume des œuvres poétiques d'Oswald de Andrade, vienne accompagner et soutenir, en France, la première traduction et édition critique du fameux recueil Bois Brésil de 1925. Au prix d'une vraie dépense théorique, généreuse et rigoureuse, le critique y accomplit ni plus ni moins, avec les ressources de son temps, l'intégration d'Oswald de Andrade à la modernité occidentale, en même temps qu'il révèle, à l'œuvre, une inspiration centrale dans la formation du concrétisme brésilien. À ce double titre, il s'agit d'un document qui intéresse le lecteur curieux de toutes les aventures poétiques de ce siècle, des avant-gardes historiques aux formalismes d'après 1945 et de part et d'autre de l'Atlantique.
•Patrick Wateau
J’ignore ignore
Éditions Grèges, 2010
20 €
« Depuis une quinzaine d’années, Patrick Wateau publie des livres de poésie à la langue heurtée, ascétique, étrangement musicale dans ses ruptures syntaxiques, abrupte dans son agrammaticalité dense. Ces livres thématisent obstinément la question de l’incarnation, et de son défaut linguistique. La question physique, le ″corps″ et sa violence radicale, ce corps d’un sujet compris comme souffrance d’une présence à soi, comme processus quasiment putride, forme encore le point de gravitation de J’ignore ignore. Mais elle s’y complique d’une interrogation inquiète des formes et des modalités de constitution de ce qui serait une parole de l’ignorance, du non savoir, de ce que serait une parole perdue ne cessant de se vouloir et de persister contre elle-même, créant ainsi la flexion mortelle de deux exigences (″J’ignore″ ″ignore″). C’est aussi un enjeu historique qui pointe ici, dans le décharné du poème : sait-on l’histoire, sa barbarie, sa façon d’endommager les corps, sa brutale perpétuation ? Qu’en fait-on poétiquement ? Comment l’histoire entre dans les scansions rudes de cette langue ? Par chirurgie, par les fissures, n’imposant rien, pas de panorama, pas d’air épique : disposant un mot, ici, là, posant une chair ancienne et persistante sur les lambeaux de celui qui est encore, sans réconciliation. » (sur le site de l’éditeur)
•Revue If
n° 34 (septembre 2010)
12 €
Au sommaire de ce numéro de la revue de Liliane Giraudon, Henri Deluy et Jean-Jacques Viton : Frédéric Boyer, Arnaud Labelle-Rojoux, Phillipe Grandrieux & Pavel Hak, Justin Morin, Sabine Macher, Marine Richard, Ivan Viripaev, Susan Howe, Abigail Lang.
•Patrick Bouvet
Open Space
coll. extraction, Joca Seria, 2010
11 €
« Le jour, elle officie dans la désintégration sociale contrôlée. Elle est au cœur du processus, partie quasi-intégrante de la machine-système. Elle pensait pouvoir ainsi échapper au monde, s’en protéger. Liquidation du réel, dématérialisation des corps, ouverture de la faille, vertige ; effroi dans l’open space.
La nuit, elle se heurte au chaos du réel dans un club. Mais le vivant n’est plus rien qu’une abstraction du jour, puisque juste un fragment de statistiques issues de son ordinateur.
L’espace se fait béant et la question s’engouffre : comment rester libre face à cette déréalisation organisée du monde ?
"Ils savent
qu’il y a toujours
un espace
opaque
à découvrir
elle peut compter
sur eux" » (Dos du livre et site de l’éditeur)
•Ben Arès, Antoine Wauters
Ali si on veut
Cheyne Éditeur, 2010
15 € - un extrait sur le site de l’éditeur
Un dépaysement que l'on retrouve jusque dans la syntaxe et le traitement de la langue. C'est à la fois tellurique, foisonnant, charnel, onirique. L'ambiance du pays malgache, le personnage d'Ali et le récit qu'en donnent les écritures croisées de Ben Arès et Antoine Wauters font toute l'originalité de ce texte.(Note d’intention)
•Frédéric Richaud
Le Val Clos
Retour au pays d’André de Richaud
Éditions Eolienne, 2001
11 €
Inédit en français, ce texte introspectif a paru pour la première fois en italien dans le quotidien La Stampa du 27 mai 2000.
•Jean-Pierre Védrines
Dehors
Librairie Galerie Racine, 2010
12 €
« On ne dira jamais assez
Le poids de l’heure
Son chemin qui mène au bout
Du flamboiement des arbres. »
(Dos du livre)
•Revue Kôan
Numéro 1, « L’Infini »
Éditions Éoliennes
12 €
« Une revue est un fol équipage. Nous avons voulu celle-ci éclectique, riche et variée ; en un mot, transdisciplinaire. Poésie, philosophie, métaphysique, littérature, astrophysique... pour son premier numéor, la revue du collectif Kôan part à l’abordage de l’infini sous tous ses angles. » (Dos de la revue)
•Revue Friches
Cahiers de Poésie verte
n° 105
11 €
Numéro spécial Prix Troubadours/Trobadors 2010, autour de Jean-Louis Clarac, avec aussi les nominés : Thomas Duranteau, Juliette Espérou, Isabelle Lévesque, Martine Morillon-Carreau, Ludmilla Podkosova et Patrick Werstink.
•Une Moniale
Le Repos inconnu
Poèmes extraits des carnets d’une contemplative. Préface de Max de Carvalho
Éditions Arfuyen, 2010
14 €
Françoise Azaïs de Vergeron – Catherine-Marie de la Trinité en religion – est née à Saint-Cyr-l’École le 3 août 1926.
Elle passe ses premières années en Île-de-France et à Dijon, tout en séjournant régulièrement au domaine de Troupiac, entre Castres et Sorèze, dans le Tarn, où sa famille, d’origine béarnaise, apparentée à Francis Jammes et Saint-Exupéry, viendra se fixer peu de temps avant la guerre. Très jeune, elle connaît de grandes épreuves.
En 1948, sur la foi d’un regard, quittant le monde et avec lui les carrières que ses études de droit lui ouvraient, elle entre au monastère de Sainte-Marie-de-Prouilhe, fondé en 1206 par saint Dominique, près de Fanjeaux, dans l’Aude.
Elle écrit des poèmes sans les donner à lire, jusqu’au jour où une sœur de sa communauté lui suggère de les réunir en brochures qui pourront être présentées à la librairie du monastère. C’est sous cette forme que Max de Carvalho en a pris connaissance.
•Vitor Oliveira Jorge
Electri-Cidade
Poemas
Edições Colibri, 2009
Livre en portugais.
On peut consulter ici
mar.
sem atrito.
música que se desenvolve
interminavelmente.
e em que cada fim
é sempre uma dobra,
um recomeço.
(voir ici des extraits du livre, en portugais)