Ombe a dix-huit ans, une sacrée personnalité et un goût prononcé pour la castagne. Orpheline, elle vit en collocation, à Paris, pour l'instant. Car c'est dans un lycée de la capitale que sa mission la mène. Une mission, me dîtes-vous? Oui, car Ombe est bien plus exceptionnelle qu'elle n'y parait de prime abord : outre le fait qu'elle est quasiment incassable et dotée d'une force hors du commun, elle travaille pour l'Association, qui gère les relations entre humains et "anormaux", vampires, gobelins, sorciers et autres chimères.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça démarre fort, très fort. Attendez-vous à un enchaînement rapide d'action, dans ce deuxième tome, le rythme ne vous laissera pas une minute de répit, un rythme de lecture à l'image d'Ombe, jeune fille impulsive, peut-être un peu brutale, mais très attachante. L'on en oublie presque que c'est un personnage de roman pour adolescents, tant elle nous parait libérée. Entre ses bourdes et sa répartie, les pages défilent très vite, nous permettant aisément d'oublier la faiblesse de la trame narrative : il est vrai que ce tome ressemble plus à un tome d'introduction, qu'à un second tome. Il est tout aussi vrai que l'on peut lire les deux premiers tomes séparément. Pourtant, l'on a l'impression qu'Ombe enchaîne deux , trois missions sans but réel, sans réelle structure. Aucune mission n'est véritablement détaillée, et n'a la préséance sur les autres. Qu'importe, l'action a tout le temps de se dessiner par la suite. En attendant, on adore, on adhère. J'ai personnellement déjà lu des livres de Pierre Bottero, mais il y a trop longtemps pour que je me souvienne du style que j'y avais rencontré. Ainsi, c'est avec un regard neuf que j'ai abordé cette lecture. Comme l'explique Erik L'homme, ce texte a été très peu retravaillé, il est très proche d'un premier jet, et est donc très spontanée, ce qui se sent à la lecture et en est, de façon étrange, le plus gros atout. L'écriture est en conséquence très fluide et donne une impression de fraîcheur. De fait, ce livre se lit très vite, trop vite.
L'écriture dite "à quatre mains" est toujours intéressante, car elle allie deux plumes, deux styles, deux univers différents. Après avoir lu l'histoire du côté de Pierre Bottero, je lirais volontiers les livres d'Erik l'homme, pour voir les différences entre les deux auteurs dans le traitement de l'intrigue et son évolution. Je remercie vivement les éditions Gallimard Jeunesse pour cette découverte très sympathique !