Ainsi Borloo boit (pour une fois) du petit lait. Dans les vroom vroom des milieux motorisés (nan, ce n’est pas d’Estrosi dont on cause), il se susurre que le soiffard pourrait décrocher le pompon, rue de Varenne. L’idée sous-jacente de cette nomination serait de siphonner les voix du centre dans la perspective de 2012, de Bayrou à Morin en passant par Tapie et autre Baylet. Après avoir chassé sur les terres du borgne, la cavalerie Sarkozyste se verrait bien ratisser les marigots du milieu.
Le grand écart ? Que nenni ! En Sarkofrance, on ne connaît pas les états d’âmes. Rien n’est trop glauque pour se faire réélire. Même d’aller se faire suer en fin de semaine chez le vieux Benoît XVI pour faire revenir au bercail les brebis égarées de la calotte, choquées à juste titre par l’épisode estival de la chasse aux roms. Jouer les grenouilles de bénitier un chouia, si ça peut rapporter le jackpot, ce n’est que du bonheur !
Derrière Borloo, d’autres noms circulent pour remplacer le sourcilleux, donné partant quasi certain. Christine Lagaffe, même si elle assure qu’elle ne se sent pas prête à relever le défi de Matignon. L’adjudant–chef MAM dont la côte d’amour a pris un coup de mou avec la double-affaire concernant son proche conseiller Sénat. Et même des bébés Chirac plus ou moins villepinistes comme Lemaire ou Baroin (désinvolte et mal élévé selon Lagarde) mais ils semblent encore un peu tendre pour prétendre à la fonction « suprême ». Bien qu’en Sarkozie, cette dernière soit purement honorifique, il faut quand même savoir encaisser les coups tel un Jack Lamotta en costar trois-pièces. Et supporter aussi les colères du petiot…
Kouchner brisé, Kouchner martyrisé mais Kouchner pas encore libéré. Au jeu des chaises musicales, l’ex-porteur de riz, lui n’aura rien. Pas même un tabouret. Parce qu’il le vaut bien comme dirait Eric « Pinocchio » Woerth. En trois ans, le french doctor a avalé des pythons géants et a mangé son mouchoir jusqu’à l’asphyxie. Accroché à son strapontin de fantoche, tel un bernique à son rocher, il a tout ratifié et avalisé la moindre des sarkozyssures.
Désormais, il avoue par missive privée s’être fait humilier par les conseillers de sa majesté, les si peu cardinaux Guéant et Lévitte. Et, quand la chose est révélée au grand jour, le voilà qui déclare la queue entre les jambes : « Ayant pris connaissance d’informations de presse concernant mes relations avec l’Elysée, je souhaite réaffirmer que mes rapports avec le chef de l’Etat ont toujours été empreints de loyauté et de sincérité« . A ce stade critique , on doit parler d’avanie ou de framboise ?
Quoiqu’il en soit, qu’on nomme Pierre, Paul ou Jacques, aux finances, aux affaires sociales ou aux armées, il est d’ores et déjà évident que rien ne changera. Car c’est bel et bien le locataire de l’Elysée qu’il faut remanier de fond en comble. Voire plus si non-affinité… Elu sur un malentendu et surtout sur des tonnes de mensonges par les plus pauvres, il ne gouverne qu’en fonction du profit des plus riches. La réforme des retraites est le dernier fleuron de sa politique injuste, inhumaine et partisane. Rien n’est trop beau pour faire fructifier la fortune des amis du Fouquet’s. Jusqu’à brader l’état aux mains poisseuses des multinationales et des banquiers…