- Des débuts difficiles pour les racingmen face aux champions 2009 du Leinster.
Clermont souffre mais s’impose
Clermont, champion de France, a donc réussi son entrée en Coupe d’Europe en dominant les Saracens (25-10). Dès les premières minutes, les vices-champions d’Angleterre mettaient la pression. Les Auvergnats subissaient mais ouvraient le score grâce à l’opportunisme de Jamie Cudmore. Sur un coup de pied de renvoi des Saracens, le Canadien volait le ballon et signait le premier essai clermontois transformé par Parra (7-0 à la 11e). Moins inspiré une dizaine de minutes plus tard, Cudmore écopait d’un carton jaune pour une brutalité et laissait ses partenaires à 14 face à la furia des Saracens. Hougaard réussissait la pénalité (7-3 à la 20e). Héroïques en défense, les Auvergnats annihilaient les attaques londoniennes et sur une de leurs rares incursions dans le camp adverse, Joubert lançait Malzieu puis inscrivait un deuxième essai pour Clermont (12-3 à la 25e). Pourtant, les Saracens terminaient la première période en assiégeant le camp clermontois. Malgré un nouveau carton jaune pour Zirakachvili, Clermont tenait jusqu’à la pause (12-3).
Les Londoniens profitaient de leur supériorité numérique au retour des vestiaires. Sur une action au large, Wyles retrouvait Strettle à l’intérieur pour un essai superbe, transformé par Hougaard (12-10 à la 44e). Au cours d’une seconde période hachée par les fautes, Clermont gardait l’avantage grâce à une défense de fer. Parra sanctionnait les rares fautes anglaises en réussissant deux pénalités (18-10 à la 65e). Solidaires jusqu’au bout, les champions de France contenaient les Saracens et les poussaient même à la faute. Sur une passe manquée de Ratuvou dans ses 22 mètres, Rougerie récupérait le ballon et transmettait à Nalaga pour le troisième essai clermontois. Parra transformait et scellait un succès précieux pour Clermont (25-10 à la 79e).
« C’était un bon match face à une belle équipe, avec beaucoup d’intensité. On est très content de cette victoire et aussi du fait que les Saracens n’aient pas pris de point de bonus défensif. C’est important dans cette poule qui sera très serrée. Les joueurs ont mouillé le maillot. Ils se sont beaucoup entraidés, et je suis satisfait », a notamment indiqué l’entraîneur clermontois Vern Cotter.
Première historique pour Toulon !
C’est une victoire très importante que le Rugby Club Toulonnais s’est offert ce samedi sous le soleil de Mayol. Un succès de prestige, à l’arraché (19-14) face à une formation des Ospreys qui ressemble quasiment à l’équipe nationale du pays de Galles. Tout ne fût pas facile mais les Varois ont su renverser le cours d’un match qu’ils auraient pu perdre. Les Ospreys mettaient d’emblée la pression sur les Toulonnais qui commettaient une première faute. L’ouvreur gallois Dan Biggar inscrivait les trois premiers points du match (0-3, 2e). Dans la foulée, le jeune Biggar manquait un drop en bonne position (5e). Les Varois n’étaient pas au mieux et Mayol tremblait pour Jonny Wilkinson, un moment à terre après une béquille involontaire d’un adversaire sur un placage.Dans leur maillot bleu azur, les hommes de Philippe Saint-André subissaient l’impact de leurs rivaux, très forts sur les phases de rucks. Biggar manquait une pénalité bien placée (8e). Petit à petit, le Ercété rentrait dans la partie et commençait à envoyer du jeu, au près et au large avec Messina notamment. A la 14e minute, Jonny Wilkinson égalisait sur une pénalité consécutive à un hors jeu gallois (3-3). Les joueurs de la Principauté faisaient des erreurs à leur tour et Toulon retrouvait une saine agressivité pour prendre le dessus dans la zone plaqueur plaqué. « Wilko tapait ensuite trop court une pénalité des 50 m. Puis ratait un drop au terme d’un beau travail des avants de la Rade (25e).
Si les Gallois évoluaient avec le vent, les coéquipiers de Juan Martin Fernandez-Lobbe, capitaine en l’absence de Joe Van Niekerk, profitaient des contres pour semer le trouble dans l’arrière garde adverse. Incisifs en défense, les Provençaux récupéraient des ballons et obligeaient les Britanniques à commettre des fautes au sol. Wilkinson donnait l’avantage aux siens d’un beau coup de pied des 40 m dans l’axe (6-3, 31e). Quatre minutes plus tard, Biggar manquait une pénalité assez facile après une faute toulonnaise. Heureusement pour la franchise galloise, suite à une faute au sol d’Orioli, Biggar égalisait dans les arrêts de jeu de la première période d’un énorme coup de pied du milieu de terrain, bien aidé par le vent (6-6 à la pause).Dès l’entame de la seconde période, le RCT reprenait les commandes de la partie. Sur le coup de pied d’engagement de Wilkinson, l’ancien toulonnais et all black Jerry Collins effectuait une obstruction sur un joueur sans ballon. L’arbitre offrait une pénalité à Toulon que Wilko convertissait (9-6). Toujours aussi âpre, le match commençait à chauffer les esprits des acteurs. Quelques mêlées étaient chahutées ou relevées, et Monsieur Lewis n’hésitait pas à siffler très rapidement. Contre Toulon à la 53e, ce qui permettait à Biggar de recoller au score (9-9). Quelques minutes plus tard, les Ospreys incrivaient un essai heureux par l’opportuniste Shane Williams. Sur un regroupement aux 25 mètres varois, à deux mètres de la ligne de touche, Williams profitait du manque de vigilance adverse et s’emparait du ballon et partait seul petit côté. Il accélérait et crochetait l’arrière toulonnais pour marquer en assez bonne position. Heureusement, Biggar manquait la transformation (9-14, 60e).
Dans la foulée, Paul Sackey retenait le lutin gallois par le bras et l’arbitre offrait l’occasion à Dan Biggar de creuser l’écart mais le buteur du pays de Galles manquait de nouveau la cible, en coin. Alors que Wilkinson redonnait espoir au Ercété d’un superbe coup de pied en coin (74e). Avant que Mayol n’explose sur la dernière offensive des Bleus d’un jour. Après une succession d’attaques de droite à gauche, le ballon revenait à « Jonny belle gueule » qui adressait une passe lobée splendide pour Sackey lancé plain gaz. L’ailier du XV de la Rose prenait tout le monde de vitesse et aplatissait en coin. Wilkinson réussissait la transformation et Toulon s’imposait d’une courte tête (14-9). Un succès important dans l’optique de la qualification même si rien n’est joué dans cette poule 3 de la mort où les London Irish et les Irlandais du Munster.
L'ailier de Toulon Paul Sackey file à l'essai face aux Ospreys, le 9 octobre 2010
Le métro à l’arrêt
Le Leinster, de son côté, n’a pas rencontré de grandes difficultés contre le Racing-Métro, mené 21-6 à la pause après deux essais du 3e ligne Sean O’Brien et de l’arrière Rob Kearney. Après le troisième essais du talonneur Richard Strauss (48e), les Racingmen ont réagi, notamment par un essai du centre Albert VuliVuli avant l’essai du 3e ligne irlandais James Heaslip et le raid solitaire de McFadden en guise de conslusion. Les Franciliens repartent sans le point de bonus défensif, une semaine avant la réception de Clermont pour un choc franco-français de cette poule 2. A noter que pendant le match, le trois-quart centre du Leinster Brian O’Driscoll, 31 ans, est sorti blessé. La star du rugby irlandais s’est fait mal, apparemment à la cuisse.
Perpignan trop indiscipliné
Les vice-champions de France pourront difficilement se consoler avec le point de bonus ramené de Llanelli grâce aux cinq essais inscrits, soit un de plus que les Gallois, car les Scarlets ne font pas a priori partie du gratin continental. L’équipe catalane espérait faire oublier une campagne 2009-2010 calamiteuse et faire un premier pas vers sa première qualification pour les quarts de finale depuis trois ans. C’est raté, en grande partie à cause d’une trop grande indiscipline, qui a coûté 15 points sur pénalités, dont 12 en première mi-temps. Face à un buteur du talent de Steven Jones, l’homme aux 91 capes dans le XV de Galles, les avants ne pouvaient pas se permettre d’être pris aussi souvent en faute. A 40-15, le match était plié, mais l’USA a eu le mérite de continuer à se battre pour aller arracher le point du bonus grâce à des essais de Planté (54), Tonita (69) et Chouly (78). Porical a même eu l’occasion d’ajouter un deuxième point de bonus défensif à la dernière minute sur une pénalité de plus de 50 mètres, manquée.
Grégory Jouin et Gilles Gaillard
Source : sport.francetv.fr