Avec lui, j’étais à Constantinople en 1506. Michel Ange, furieux de la conduite du pape Jules II à son égard part sur un coup de tête pour cette ville lointaine où bientôt le sultan Bajazet lui commande les plans d’un pont entre les deux rives du Bosphore. Léonard de Vinci, d’abord consulté, a déjà proposé ses services en envoyant ses propres dessins mais le sultan les a rejetés. Cette rivalité plaît beaucoup au jeune sculpteur orgueilleux, toujours jaloux de son rival. qui accepte le défi.
L’intérêt de cette histoire tient pour moi dans cette confrontation entre deux mondes décrits par petites touches, de l’extérieur, dans de courts chapitres : l’Orient et l’Occident, Rome, l’Italie de la Renaissance , toute puissante, et Constantinople, le monde ottoman , le pape et le sultan..
C’est un enchantement d’écriture et d’évocations si précises que je m’y croyais et même si l’histoire elle-même n’est pas tendre et finit sombrement, il ne m’en reste que des images de beauté. La création d'une œuvre d'art est au centre de ce livre à un moment crucial de l'histoire de l'art et dans un lieu déjà mythique de l'histoire des civilisations!
Le temps me manque pour en dire plus. J'écris dans l'urgence du Marathon. Il me faut passer à une autre lecture mais je reviendrai sur ce très beau roman ! Il reste tellement à en dire !
Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard, lecture 2 du Read-A-Thon 2010(Actes sud, 2010, 154 p)