Magazine

Santé publique et comptes d'apothicaires

Publié le 03 janvier 2008 par Guy Deridet

Ils sont allés jusqu'à fermer les pharmacies de l'ile pour en laisser seulement quelques une d'ouvertes. Puis ils se sont rabattus sur la grèves des urgences et des gardes. Dernière nouvelle ; il ne vont plus accepter les cartes vitales, ce qui veut dire que les réunionnais devront revenir à l'ancien système consistant à payer ses médicaments et à attendre, patiemment, leur remboursement.

Tout cela pour quoi ? Pour une baisse de leurs tarifs de 3% immédiatement, et 2 % après résultats d'une étude à venir. Alors même qu'une étude officielle, déjà publiée, a démontré ce que tout le monde sait déjà, à savoir que les médicaments sont plus chers à la Réunion qu'en métropole, et que contrairement aux cris d'orfraie des pharmaciens, et comme c'est d'ailleurs le cas dans la plupart des autres secteurs économiques de ce département, ce surcout est loin de s'expliquer seulement par les couts de transport, mais plutôt par des marges bien plus importantes que dans l'hexagone.

C'est bien pourquoi le gouvernement a décidé de baisser les tarifs de tous les pharmaciens de France et d'Outremer. Ce qui n'est pas dans habitudes, il faut bien le dire.

Je souligne, s'il en était besoin, que lorsqu'on décide de fermer toutes les pharmacies, ou de limiter les gardes et permanences, c'est infiniment plus grave que de stopper des trains ou des écoles. En effet, dans ce cas de figure il peut y avoir mort d'homme. Les pharmaciens peuvent, en la circonstance, faire l'objet de poursuites pénales, voire de fermeture administrative de leur officine. Sans parler des poursuites que l'on peut toujours engager contre eux si en raison de leur mouvement revendicatif notre santé venait à être altérée.

Le syndicat des pharmaciens vient donc de décider de prendre une nouvelle fois la population en otage en l'attaquant là où cela fait mal, à savoir au porte monnaie. Ce sont évidemment les plus défavorisés qui vont subir de plein fouet cette nouvelle attaque ; les autres, dont les pharmaciens, n'auront aucun problème pour faire l'avance du prix des médicaments. Les pauvres n'auront qu'à emprunter, ou à s'habituer à vivre sans médicament, comme dans les pays sous développés.
Je trouve cette situation particulièrement scandaleuse et je regrette être un des rares à exprimer publiquement mon indignation. Les pharmaciens ont une obligation de santé publique et il serait peut être temps que les autorités, beaucoup plus rapides à la détente en d'autres circonstances, se décident à faire respecter la loi.

Je sais bien qu'il y a beaucoup plus de pharmaciens que d'attributaires de la C.M.U dans les assemblées politiques qui dirigent ce pays mais dans ce cas : trop, c'est trop ! Compte tenu de l'absence totale de respect de la population manifestée, si j'ose dire, par cette corporation, je propose que l'on se mette à étudier sérieusement la possibilité de mettre en vente les médicaments les plus courants dans les super marchés, comme cela se fait dans beaucoup d'autres pays. Je suis sûr que M. Sarkozy, et ses amis, n'y verraient que des avantages. Pour les autres médicaments il suffirait de faire respecter la loi.

Mais la loi est elle la même pour tous dans ce pays ?


Adresse Fil Rss http://www.deridet.com/xml/syndication.rss

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Guy Deridet 377442 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte