Quatrième chapitre de ce récit de partie pour Victoria 2. Voyez nos archives sur Victoria 2 pour les précédents chapitres.
1863
Le Royaume-Uni était bien sur une menace d’importance pour l’Empire Russe, mais plus encore que les armées ennemies, c’étaient les dissensions internes qui menaçaient l’ordre public. Les anarchistes qui provoquaient des révoltes étaient mal organisés et disséminés à travers tout le pays, ils n’en constituaient pas moins une nuisance de premier ordre.
S’ils avaient été seuls, ils auraient encore pu passer comme un mal acceptable. La floraison de cellules conspiratrices comme le mouvement Sokol, divers enluminés panslaves, des réactionnaires de tout bord et des libéraux trop zélés rendaient cependant le mélange explosif. L’armée était en permanence occupée à disperser les masses mécontentes, empêchant des dizaines de régiments de cavalerie de participer aux opérations militaires régulières.
Fort heureusement, les Anglais n’osaient pas s’opposer à l’armée russe. Leur marine était en très mauvais état en raison d’un budget serré au-delà du raisonnable depuis les guerres napoléoniennes, les marins de Sa Majesté préféraient éviter de naviguer à portée des canons bien retranchés dans les forteresses côtières. Les seuls mouvements offensifs eurent lieu en Alaska, le Tsar se moquait bien de l’occupation de ces contrées désertiques. Il préférait féliciter ses alliés suédois, qui eux poussèrent la loyauté jusqu’à organiser un raid en terre anglaise!
1864
La puissance économique russe était au firmament après toutes les attentions orchestrées par les ministères de Pétersbourg depuis 1836. Le développement de grandes entreprises d’armement contribuait à l’essor d’un puissant engrenage, intégrant demande étatique et dynamisme privé. Le pays était en train de s’orienter de plus en plus fortement vers une industrialisation forcenée; le ministre de la guerre, lui, faisait tout pour faire participer l’armée à cette vague de croissance et d’inventivité.
Alexandre II s’était promis de laisser la guerre filer et compter sur la lassitude des Anglais pour conclure une paix blanche. Les nouvelles des succès britanniques en Alaska ne l’irritaient pas moins de manière croissante. Lorsqu’un ambitieux amiral lui soumit un plan complètement farfelu visant à transférer la flotte de Mer Noire vers les médiocres ports de Sibérie Orientale, il saisit immédiatement l’occasion. La présence d’une flotte permettrait de débarquer quelques régiments en Alaska, assez pour repousser les Anglais et sauver l’honneur russe. Tel était le plan.
1865
Ainsi, au petit matin du 7 janvier 1865, la flotte de Mer Noire leva l’ancre et viola outrageusement la neutralité du détroit du Bosphore. Les Ottomans n’osèrent pas faire tonner leurs canons. Après s’être ravitaillées non sans mal aux Canaries, les marins de l’amiral Ivanov se heurtèrent à quelques navires anglais épars, qui furent envoyés par le fond sans plus de difficultés.
L’affaire provoqua une petite panique aux quartiers de l’amirauté près de Whitehall. Des télégrammes fusèrent jusqu’au Canada, où ils furent transférés par terre et par mer vers les flottes britanniques opérant dans le Pacifique. Après quelques vilaines escarmouches, les navires des deux belligérants s’affrontèrent au large des côtes indiennes.
Cet affrontement téméraire vit à la grande surprise des protagonistes une victoire tactique russe, mais la bataille qui s’ensuivit près des Philippines scella définitivement le sort de la flotte de Mer Noire. Pas un pavillon russe ne se présenta en Sibérie Orientale.
Lire la suite
1 2