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J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...

Publié le 09 octobre 2010 par Mmepastel
J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...
La blonde de Murnau
J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...
La brune de Murnau
J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...
Barbara Stanwyck
J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...
Les héroïnes de Mulholland Drive
J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la...
Les héroïnes de Two Lovers

J’habiterais Paris, j’irais voir l’expo de la Cinémathèque.

Apparemment, elle est réussie car elle décortique l’opposition esthétique et idéologique entre les blondes et les brunes au cinéma (mais pas que).

Je vous renvoie à cet article très intéressant de Télérama, qui montre bien, qu’il y a trois temps dans cette concurrence :

1. Le temps où la blondeur symbolise la pureté (héritée des représentations picturales de la Vierge Marie), comme dans L’Aurore de Murnau où la blonde épouse, la bonne femme, la blonde des champs, est menacée par l’influence de la mauvaise femme des villes, qui séduit son mari et manque de le convaincre d’éliminer son épouse. La blonde est bonne, pure ; la brune est mauvaise, subversive. Regardez la magie et la symétrie des deux images : nuit qui sert d’écrin à la blondeur vulnérable de l’épouse, vulnérabilité renforcée par sa position : surplombée par son mari ; jour qui met en relief la chevelure brune de la méchante femme qui semble avoir le dessus sur son amant.

2. Le temps où la blonde en tant qu’idée est créée (à grand renfort d’eau oxygénée) : la vraie blonde de cinéma est inventée, et elle est fausse (métaphore à elle seule du cinéma). C’est le temps des Lana Turner, des Jean Harlow, des Barbara Stanwyck, avec pour point d’acmé en même temps que point de rupture, Marilyn herself. La blonde incarne la séductrice, donc la femme dangereuse. Femme vénale, voire fatale.

3. Le temps, moderne, en quelque sorte, où la couleur des cheveux continue d’être signifiante, mais perd de sa clarté : les héroïnes se dédoublent et offrent une nuance capillaire (une héroïne blonde, une héroïne brune) comme dans Mullholand Drive ou Two Lovers, où elles ne sont que les facettes d’une même femme qui seule, est imparfaite, incarnant l’insuffisance du réel.

Évidemment et heureusement, il y a mille nuances et contre-exemples à ce schéma : les blondes d’Hitchcock, celles de Bergman, de Bunuel… 

Bref, le sujet est passionnant…


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