La chaîne franco allemande qui fête ses 20 ans, n'est toujours pas inféodée au diktat de l'audimat. Le 2 octobre 1990, la France et l’Allemagne, sous l’impulsion de François Mitterrand et Helmut Kohl, l’antenne culturelle européenne se voyait assigner pour mission de produire et diffuser « des émissions ayant un caractère culturel et international au sens large et propres à favoriser la compréhension et le rapprochement des peuples en Europe. » Jérôme Clément, patron historique de la chaîne affirme qu' « Arte a rempli ses deux missions : parler de l'Europe, c'est-à-dire des autres, en apportant un regard original sur tous les pays, et occuper une place irremplaçable dans l'univers créatif. »
Avec quelques émissions particulièrement suivies : Palettes, Tracks, Metropolis, les soirées Thema, les coproductions d'oeuvres cinématographiques, et plusieurs autres rendez-vous comme "le dessous des cartes", Arte montre qu'elle ne cède pas à la facilité et joue son rôle de laboratoire culturel.
Pour faire face à l'érosion de son audience qui n'est en rien supérieure à celle que subissent les autres chaînes, Arte mise sur le net : en 1996, la chaîne lance son site internet, dès 2002 la station ouvre sa web radio Arte Radio, au mois d’octobre 2007 la chaîne lance la télévision de rattrapage sur internet Arte+7, puis la diffusion en haute définition en 2008 et Arte Live web le site des spectacles en direct en 2009. Enfin, Arte se lance dans la mise en œuvre d’une plateforme créative dédiée à la création audiovisuelle, d'une application pour iPhone et d'un partenariat avec YouTube.
Jérôme Clément arrive au terme de son mandat et Nicolas Sarkosy compte bien peser dans la nommination du prochain directeur de la chaîne. L'ancien directeur de France 5, Jean-Pierre Cottet détient la place de favori.
Au jeu du pouvoir et des médias, souhaitons que la chaîne ne perde pas son âme.