Roman pastiche - Editions Chiflet&Cie, 199 pages - 15 €
Existe aussi en format poche.
Résumé : Une petite commune, recroquevillée sur un drame jamais élucidé : la disparition, dans les eaux boueuses de la Glavoise, du Père Plasson. Mais il n’y a pas que le fantôme du malheureux que l’on croise par ici : les plus grands écrivains du moment, venus s’inspirer du passé tourmenté du village, y rédigent leur prochain livre. D’un auteur à l’autre, les personnages se répondent, les intrigues se croisent, les révélations se télescopent.
Tant de grandes plumes réunies permettront-elles de faire éclater la Vérité avant la saison des prix littéraires ?
Tentateur : l'auteur et sa valeur sure
Fournisseur : Mon porte monnaie lors du salon de lôches.
Mon humble avis : Vous aviez aimé « Et si c’était niais », vous adorerez aussi « L’élégance du maigrichon ». Vous n’avez pas lu « Et si c’était niais », ce n’est pas très grave, cela arrive à tout le monde, même aux gens biens, et il n’est jamais trop tard pour bien faire. Par contre, si vous ne lisez pas l’Elégance du Maigrichon, il ne faudra pas vous plaindre, vous aurez été prévenus.
Le célèbre auteur caméléon est de retour pour une guirlande de nouvelles pastiches. Et je peux vous dire qu’il n’a rien perdu de sa, oups, de ses plumes. Je suis toujours autant bluffée par l’étonnante facilité avec laquelle Pascal Fioretto semble se glisser dans la plume et l’univers de ses congénères. Bon, je dis « semble », car si ça se trouve, il en bave pendant des mois. Depuis quand le talent tombe du ciel ?
Alors, l’histoire est… rocambolesque et burlesque à souhait, donc irracontable ! Mais, ça se tient, et puis Pascal Fioretto peut compter sur le pouvoir sacré de la force ancestrale du maitre de l’univers spacio temporel Guillaume Muzo pour tout expliquer. Mais aussi, sur son art de mettre du non sens là où il n’y en a pas et d’en retirer là où il y en a un peu de bon.
Nul besoin de connaître les auteurs pastichés pour apprécier votre lecture. Mais bien sûr, les connaître décuple votre plaisir, c’est vous dire ! Seul nécessité : le sens de l’humour et de l’observation pour ne manquer aucun jeu de mots ou moquerie. J’ai lu ce livre après un autre roman déprimant à souhait et dieu que ça m’a fait du bien. Je pense aussi que si les médecins m’avaient prescrit une dose régulière de Fioretto au lieu de cachetons de D…T (mon ennemi public N°1 ces temps ci), je n’en serais pas là. Dès la troisième ligne, je me suis marrée comme un sanglier surgelé qui se prend pour une dinde.
Au menu de ces pastiches, Christian Pignol (tellement vrai), extrait : dans ces montagnes oubliées de toutes les routes, quand le destin frappe à la porte, c’est qu’il est déjà sur le seuil. (ahahaha, j’adore ! Bon, la suite)Qu’on lui ouvre en le prenant pour le facteur et alors, aveugle et sourd, il tue les bêtes, piétine les récoltes, engrosse les servantes, viole les poules et fait tourner le lait. (
J’ai adoré aussi Milliardium (pas lu l’original mais vu au ciné). Ah, Fioretto n’a pas raté sa Sylveth Salamander. Et génial le coup de la notice IKEA !
Bon, je me suis un peu ennuyée pour Phillipe Solers et Philippe Delerme, disons … « soporifiquisés ». Normal, ils doivent être un peu mortels dans leurs vrais livres non ?
En tout cas, l’Elégance du maigrichon est à coup sur un livre antidépresseur qui vous fera mourir de rire au lieu de mourir d’ennui. Drôlissime et puis pas méchant non plus. Après tout, qui aime bien châtie bien non ? Et, à l’approche du long hiver qui nous attend, une bonne cure de rire ne fera de mal à personne !
Et lundi, une 'tite interview de l'auteur !!!