Avant-hier, Microsoft a annoncé avoir signé un accord pour exploiter la licence de 74 brevets différents. La firme américaine, qui doit lancer son prochain système d'exploitation mobile en Europe et en Amérique du Nord, souhaite assurer ses positions en s'épargnant une action en justice.
La situation, déjà suffisamment compliquée à cause des actions menées par ces différents acteurs, ne s'est évidemment pas arrangée avec l'apparition de certaines sociétés considérées comme des "trolls des brevets". En effet, ces dernières brevètent des technologies et des concepts à tour de bras sans jamais leur donner une réalité commerciale ou industrielle.
À la place, elle se constituent un portefeuille de brevets bien garni, leur permettant ensuite de vendre des licences aux entreprises qui le désirent. Au besoin, elles n'hésitent pas à mener des actions en justice si jamais elles suspectent un industriel d'avoir mis au point une technologie dont le principe serait un peu trop proche d'un de leurs brevets.
Sans doute pour éviter d'avoir à s'engager dans une aventure judiciaire incertaine, Microsoft a annoncé avant-hier avoir acquis les droits pour exploiter 74 brevets technologiques par Access, une filiale d'Acacia Research. Un accord dont les termes financiers n'ont pas été dévoilés par les deux entreprises. Comme le fait remarquer le Wall Street Journal, Microsoft s'épargnera ainsi une action en justice.
En effet, Acacia Research a par le passé mené des procédures judiciaires contre des entreprises de premier ordre, comme Samsung, Motorola, Apple et Research In Motion. D'après Business Week, Acacia Research a porté plainte 337 fois pour des histoires de brevets technologiques ces dix-huit dernières années. Un commerce manifestement très rentable, et très efficace, puisque Microsoft a préféré coopérer.
La signature d'un accord avec Acacia Research était d'autant plus urgent que ces différents brevets sont liés à l'univers de la télécommunication mobile. Or, Microsoft doit lancer ce mois-ci en Europe, et le mois prochain aux États-Unis, la dernière version de son système d'exploitation mobile : Windows Phone 7.
Sous forte pression de la part de ses concurrents (Apple avec iOS, Google avec Android ou encore RIM avec Blackberry), Microsoft ne souhaitait sans doute pas avoir une autre épine dans le pied.
Article diffusé sous licence Creative Common by-nc-nd 2.0, écrit par Guillaume Champeau pour