L’une des sensations de 1998 sur les îles britanniques. Outre les récompenses et les ventes de cet album, Talvin Singh est avant tout un véritable artiste.
Comme son nom le laisse imaginer, ses origines indiennes vont se retrouver dans tout l’univers lyrique de ce disque.
OK. Passons sur ce titre indiscutablement universel.
Le voyage est initié par le très beau « Traveller », qui est aussi et surtout le titre phare de l’album, avec plus de onze minutes. Habituellement, on l‘aurait plutôt retrouvé en fin voire en milieu de parcours ; d’entrée, nous voilà prévenus qu’il va falloir faire des concessions. Donc, « Traveller » est le morceau, non pas le plus ambitieux, mais juste le plus emblématique de Talvin Singh : musique indienne (tablas, flûte), musique de film (cordes, enregistrées par l’orchestre philharmonique de Madras), rythmes électroniques (drum’n’bass).
La suite du disque est tout aussi varié, avec des montées permettant de ne pas s’enliser dans de la simple musique d’ambiance (les rythmes drum’n’bass n’y sont pas étrangers). La trompette de Byron Wallace sur « Mombasstic » apporte un côté jazz à ce morceau qui autrement aurait été plus tribal.
Enregistré à Londres, Okinawa (car il y a même des chœurs japonais sur l’éponyme « OK»), Mumbai, Madras et New York, cette fusion de musique occidentale et orientale – de là à savoir laquelle des deux vient s’ajouter à l’autre ? – est tout simplement parfaite. Peut-être même un peu trop, tant l’album semble traîner ses trop nombreuses idées sur une heure qui paraît plus longue. Mais la musique vaut mille fois de s’y arrêter.
Une question se pose tout de même ici : Talvin Singh est-il un artiste indien (au sens populaire du terme) ou un artiste électro (au sens londonien) ? Le métissage – à bon entendeur – simplifie les choses, il n’y a pas à chercher de réponse. La seule question était en fait : est-ce de la bonne musique ? Là, ce sera à vous de juger.
Pour ma part, mes morceaux préférés restent « Light », qui porte très bien son nom puisqu’il est rayonnant, et « Vikram the Vampire » qui termine parfaitement ce bien bel album (c’est d’ailleurs le seul du disque entièrement interprété, joué, programmé, etc. par Talvin Singh).
Tagged: OK, Talvin Singh