La danseuse de Mao de Qiu Xiaolong

Chen doit entrer en contact avec Jiao, la petite fille d’une célèbre actrice décédée il y a de nombreuses années et qui aurait été une des maîtresses de Mao. En effet, on lui ordonne de retrouver un élément qui serait en possession de Jiao et qui concernerait Mao. Tout cela doit être bien entendu secret car c’est le ministère qui lui demande. Ne sachant pas ce qu’il cherche, autant que la Sécurité Intérieure qui est sur l’affaire depuis de nombreuses semaines, Chen n’agira pas seul. Son fidèle collaborateur s’immiscera dans l’affaire pour l’aider.

Jiao, depuis un an, mène une vie luxueuse. Qui est derrière toute cette richesse. Pas elle puisqu’elle est orpheline. La police et la sécurité n’ont jamais pu mettre la main sur celui qui l’entretient.

En enquêtant sur cette actrice, Chen enquêtera donc sur Mao et sur sa vie.

Conflit entre la police (Chen) et la sécurité intérieure qui se sent mise à l’écart au profit d’un homme qui mène ses enquêtes de façon peu conventionnelle. De plus, cela peut valoir à Chen une évolution de poste.

A cela s’ajoute le mariage de son ex petite amie. Ils avaient dû se séparer parce qu’ils vivaient à des kilomètres l’un de l’autre et au niveau rang social, ils étaient entièrement différents. Ils arriveront à se revoir, mais tout est en non-dit : leur mise au point, leur amour, tout est donc au point mort.

Après mon premier essai de cet auteur, pas franchement réussi, il faut bien le dire, il a suffit que mon homme demande un autre livre car lui avait beaucoup apprécié pour que je me replonge dans Qiu Xiaolong. Et bien, autant vous le dire tout de suite, j’ai été agréablement surprise par ce roman. Ne vous attendez pas à une enquête policière transcendante, ce n’est pas le but de l’auteur. En ça, cela ne change pas du premier livre lu. Mais il n’y a eu aucune longueur cette fois-ci. Tout est bien agencé. Que ce soit les explications historiques sur Mao, les explications sur la vie des Chinois, les explications sur le train de vie des uns et des autres, sur les différences de classe, les appartenances au parti et aussi l’enquête policière si on peut dire.

L’auteur nous entraine donc en Chine où il nous donne son avis sur l’ouverture de la Chine au capitalisme, à l’argent, entraînant ainsi une guerre des classes au sein du peuple Chinois. Certains voudraient même faire revenir Mao et en ont la nostalgie. Mais serait-ce vraiment un bien ? Le parti chinois tient en tous les cas un discours différent de ce qui se passe réellement dans la rue.

Mao est toujours aussi omniprésent en Chine. On veut tout connaître de lui, toute sa vie intime. Mais ces documents-là sont préservés, cachés. On n’apprendra rien avant de nombreuses années sur sa vie sexuelle, sur son intimité, sur son pouvoir, sur ce qui l’animait. On découvre dans ce roman de nombreux poèmes. Il faut dire aussi que le personnage principal, l’inspecteur Chen, est un érudit. Que révèlent donc les poèmes de Mao. N’étant pas très poème, ni très au fait des poèmes chinois et de ce qu’ils impliquent, même s’ils sont beaux, je ne me suis pas tant que ça attardée. Il faudrait peut-être les relire mais sans s’attacher au livre réellement. Les retrouver, les réécrire pour soi, pour s’en imprégner.

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