Le Lille Comics Festival approche. C’est l’occasion de vous parler d’un roman graphique dont le dessinateur, Niko Henrichon, sera présent les 13 et 14 novembre prochain. Il s’agit de Pride of Baghdad qui est sorti il y a un petit moment déjà. Paru chez Panini en 2006 dans une version française très contestée, Pride of Baghdad nous raconte le périple de quatres lions échapés du zoo de la capitale Irakienne suite à un bombardement. Ici, les faits sont réels, Brian K. Vaughan (meilleur scénariste de tous les temps, bon ok je m’emporte) base son histoire sur un fait qui date de 2003 et nous fait suivre une véritable odyssée, une lutte pour la survie dans la folie des hommes.
Zill, Noor, Safa et Ali découvrent en même temps que nous un monde apocalyptique où le temps est suspendu. Au travers des rencontres plus ou moins heureuses, le mot Liberté prend une nouvelle profondeur. De quelle manière s’acquiert-elle ? Est-elle innée ou est-ce le fruit l’autodétermination et du sacrifice ? Et à la fin, est il préférable de mourir librement plutôt que de vivre sa vie en captivité ?
Grande amatrice de félins, j’ai grandement apprécié le coup de crayon très réaliste de Henrichon. On se croirait parfois dans un documentaire animalier, en spectateur d’une errance sans autre but que la survie. Le scénario de Vaughan au combien casse gueule (peut être pouvons nous lui reprocher un certain manque de recul du point de vue historique) avec comme fond narratif cette guerre qui nous dépasse, nous met au pied du mur en quelque sorte face à notre propre sauvagerie, et notre inhumanité.
Pride of Baghdad en résumé, c’est donc l’anti Roi Lion. On reste longtemps hanté par l’histoire mais aussi par l’ambiance, grâce notamment au contraste subtil entre les différentes nuances de couleurs chaudes et explosives.
Pride of Baghdad est donc pour moi un très très grand comic-book. Un indispensable à avoir dans sa bibliothèque, entre Maus et Palomar.