Thon rouge : la survie de l’espèce passe par un arrêt de la pêche industrielle !

Publié le 08 octobre 2010 par Greenpeacefrance

Les travaux du comité scientifique de l’Iccat, l’organisme international chargé de gérer la pêche du thon rouge, viennent de se terminer à Madrid.
Pour les saisons de pêche à venir, les experts de l’Iccat estiment que pour donner le maximum de chance au thon rouge de renouveler sa population d’ici à 2022, les quotas de pêche ne doivent pas excéder 2000 tonnes. Mais ce chiffre n’est qu’un scénario, une estimation, dont la fiabilité n’est que de 80%…
Cela signifie concrètement que les pêcheurs industriels ne devraient plus capturer de thon rouge dès l’année prochaine, et qu’il y a urgence !


 
On ne peut pas jouer à pile ou face avec la survie d’une espèce comme le thon rouge.

L’Iccat doit, à minima, suivre les recommandations du comité scientifique qui permettraient à 80 % la reconstitution du stock de thon rouge. L’incapacité des membres de l’Iccat à gérer durablement la pêche au thon rouge ces dernières années et l’immense incertitude qui pèse sur l’état réel de la population de cette espèce devraient amener à la fermeture de la pêche industrielle du thon rouge.

 Qu’attendre de l’Iccat, qui se réunit à Paris en novembre ?

Les membres de l’Iccat doivent adopter une réduction drastique des captures, pour donner une chance au thon rouge de ne pas disparaître.

L’Union européenne n’a pas d’autre choix que de demander une réduction des quotas à moins de 6 000 tonnes, pour ne pas être en contradiction avec ses propres règles. En effet, l’UE, qui détient une très large majorité du quota de thon rouge, s’est fixé comme objectif la reconstitution de tous les stocks de poissons d’ici à 2015 dans le cadre de la politique européenne des pêches. Un objectif qui serait atteint avec un quota global de moins de 6 000 tonnes, selon le Comité scientifique de l’Iccat.
 
Oui, le thon rouge est toujours en grand danger

Greenpeace rejette fermement les allégations de l’industrie qui veut faire croire que les mesures de gestion adoptées depuis 2006 permettraient à la population de thon rouge de se reconstituer. Ces affirmations sont totalement sans fondement et sont contredites par les travaux du Comité scientifique de l’Iccat.
 
Les scientifiques ont également identifié six principales zones de reproduction du thon rouge en Méditerranée, qu’il faut protéger en priorité. Fermer ces zones à la pêche est la meilleure assurance contre la disparition du thon rouge.
N’oublions pas qu’il s’agit d’une espèce menacée. La pêche industrielle doit être fermée et toute allocation de quota doit aller à la pêche artisanale.

La France a un rôle à jouer

La France, qui s’est engagée à tout faire pour assurer la survie du thon rouge et qui est l’hôte de la prochaine conférence de l’Iccat en novembre, a une forte responsabilité : elle doit tout faire pour mettre en œuvre les seules mesures appropriées, la fermeture de la pêche industrielle et la protection des zones de reproduction.

Pour en savoir plus :

La page spéciale dernière bataille pour le thon rouge !
Le « Emergency Ocean Rescue Plan  » (plan de sauvetage d’urgence des océans)