Un frère et sa demi-sœur décident de contacter leur père biologique, tandis que leurs mamans respectives continuent à vivre ensemble, tout en ignorant la démarche de leur progéniture.
A partir de là, on peut imaginer mille histoires, et celle que choisissent Lisa Cholondenko et son excellent scénariste Stuart Blumberg, est dans sa forme l’une des plus conventionnelles, et dans sa réalisation d’une tranquille assurance.
Le résultat donne une excellente comédie douce-amère (Allen pourrait en prendre de la graine) qui situe le désordre amoureux, chez les adultes comme chez les ados .Une comédie dramatique aussi quand l’ambiguïté des rapports suscitée par l’intrusion d’un homme qui ne demandait rien à personne, vient contrecarrer le bel ordonnancement de cette famille pas comme les autres.
A la délicatesse de l’écriture, s’ajoute celle de l’interprétation.
Julianne Moore , est irréprochable, une fois encore, mais le plus étonnant est peut-être le rôle de décomposition qu’endosse avec une détermination sans faille et une bonhomie désarmante Annette Bening. Peut-être le personnage le plus fouillé de l’histoire, avec celui très distancé de Mark Ruffalo , en papa donneur et aimant jusqu’à ne plus savoir ce qui lui arrive. Car au-delà de la question de la paternité et de l’existence des coupes homos, c’est bien une question de racines qui taraude ici tous les intervenants.
Et les enfants, (Mia Wasikowska (Joni), Josh Hutcherson (Laser) à l’origine du séisme parental, ne sont pas en reste, qui à peine sortie du monde de l’adolescence découvre que celui qui les attend est aussi imprévu que conformiste. Sous le verni d’une légèreté affichée dès les premières images Cholondenko creuse en profondeur quelques idées, reçues ou pas. Du beau travail de cinéma.