Sans doute la grisaille actuelle m'incite-t-elle aujourd'hui à vous parler de couleurs ! A l'occasion de l'exposition "Monet et l'abstraction", on pouvait voir cette toile "Paysage méditerranéen" de Nicolas de Staël que je ne connaissais pas.

Ici, des bleus plus sourds encadrent, dans une perspective qui s'organise par "couches de couleur-forme" (1), le bleu céruleum de la mer positionné presque au centre du tableau. La palette utilisée nous emmène loin du Ciel à Honfleur, nous sommes descendus plus vers le sud, et nous nous sommes arrêtés sur les rives méditerranéennes. Mais il me semble que nous ne sommes pas plus au sud, parce qu'il n'y a pas suffisamment de blanc, de sécheresse et d'aridité de la terre.


Et puisqu'il faut marquer encore plus la sécheresse, c'est sur un fond noir que se découpe la masse blanche de la terre et de quelques habitations, ci-dessous "Agrigente", peint la même année, marquée par une autre émotion.

C'est cette connivence insoupçonnée avec les couleurs qui, à mon sens, résume au mieux l'oeuvre de cet artiste...
(1) Extrait du parcours pédagogique de l'exposition consacrée à Nicolas de Staël à Beaubourg en 2003
(2) Exposition Nicolas de Staël en ce moment à Martigny