Marie Mandy est une réalisatrice de documentaires engagée. Quand elle apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein, elle décide immédiatement d’en faire un film pour témoigner. Elle aborde personnellement la maladie sur plusieurs plans. Médical d’abord avec une approche et une volonté de se faire aider parallèlement par les médecines complémentaires. Spirituel ensuite, en cherchant un sens à ce qui lui arrive.
« Depuis longtemps, je pense que les maladies n’arrivent pas par hasard. J’avais donc l’intuition profonde que ce cancer avait du sens. C’est cette expérience que j’ai voulu partager : je pensais, et je pense toujours que la guérison intérieure est aussi importante que la guérison physique. Ce film est donc à la fois un dialogue entre la médecine traditionnelle allopathique et les médecines complémentaires qui m’ont énormément aidées. Mais c’est aussi une quête spirituelle : comment dépasser la peur de la mort et apprendre à vivre dans l’instant ? »
Grâce à France 2 qui entre dans la boucle dès le début, Marie Mandy va pouvoir filmer son parcours de la biopsie à sa « guérison ». Mais elle n’aborde pas le sujet uniquement sur le plan chronologique. Réalisatrice avant tout, elle cherche à dépasser la violence de l’ablation de son sein par sa vision artistique de cinéaste. Parallèlement, elle se veut, actrice de sa guérison. Elle ira jusqu’à faire un véritable casting de chirurgiens, à s’opposer aux médecins et prouver à toutes que l’on peut être active dans le long processus des traitements.
Le montage a été difficile. Guérie physiquement mais pas psychologiquement, elle n’est pas satisfaite du résultat qui ne correspond pas à ses différentes phases de reconstruction, à son nouveau moi. C’est seulement au bout d’un an de travail, deux ans après l’arrêt de ses traitements qu’elle finit par boucler le projet.
Pendant le tournage, le chef opérateur, Vincent Fooy, prend des photos qui serviront à ponctuer le film. Ces clichés seront exposés à la galerie bruxelloise Libre Cours sous le titre « un corps à soi » du 28 octobre au 14 Novembre 2010.
Le film a été présenté en avant première à Paris le 30 septembre, pour le lancement du Ruban de l’espoir qui sillonnera toute la France au mois d’octobre. Deux diffusions sont prévues courant du mois : sur la RTBF le 18 octobre à 20h30 et sur France 2, le 21 Octobre dans l’émission de deuxième partie de soirée Infra rouge à 22h45.
Le film a déjà un palmarès impressionnant :
- Médaille d’argent au 29ème Grand Prix International URTI du Documentaire d’Auteur 2010 à Monaco
- Nominé au Prix Europa à Berlin (Meilleur documentaire Européen)
- En sélection officielle aux festivals Visions du Réel à Nyon en Suisse, au Festival des Films du Monde à Montréal et au Festival des Films Francophones de Namur.
C’est la première fois, à ma connaissance que deux films- documentaires sur le cancer du sein sont diffusés sur de grandes chaines nationales. En effet, outre le film de Marie Mandy, le corps amazone d’Anja Unger (dont je parle dans mon post ici) est programmé sur France 3 National le 11 octobre à 00h10, et sur France 3 région Bourgogne le 9 octobre à 15h25. Enfin, on va parler du cancer du sein autrement. Enfin la réalité du cancer du sein va être montré telle qu’elle est. Les mentalités changent, la vision de la maladie évolue…. Pour preuve supplémentaire, mon amie Cathie a recensé les manifestations d’octobre, évoquant les femmes amazones dans son post : « un octobre rose et réaliste« . Le cancer du sein sort de l’ombre, enfin!
Source : communiqué de presse de France Télévisions.
Photo : Marie Mandy