L’ARNACOEUR de Pascal Chaumeil

Tautou et Elmaleh chez Salvadori, Carré et Garcia dans Quatre étoiles. Duris et Paradis ici. Le parfait petit couple français, labellisé chic et charme, a le vent en poupe. Invariablement, l’un est riche, l’autre est pauvre. Invariablement, ils se détestent d’abord, pour (mieux ?) s’aimer ensuite. Pour le coup, Chaumeil possède le charme de ses deux modèles : une légèreté toute dosée, un humour convaincant, un romantisme de princes et de princesses qui parvient à garder la tête hors de la mare des mièvreries ; et la même verve chez ses acteurs. Assez pour clôre les bouches des détracteurs criant déjà au copier coller, et/ou à l’infect déballage d’amours heureuses. Il parvient à rendre le tout hautement sympathique (à défaut d’original), se permettant des clins d’œil cinématographiques ludiques, déclarant par ci par là son goût pour les comédies romantiques. Dirty Dancing en chef de ligne, le film se déclare de la même veine tout en défendant un modernisme nécessaire à l’adhérence du plus grand nombre. Soit le personnage du serial lover désabusé qui ne croit plus en rien, l’amour comme gagne-pain, le sentiments comme manipulation de l’esprit, et la séduction comme un jeu de moyens (jusqu’à technologiques ici) pour s’emparer du cœur d’autrui. Une bonne manière de tâcler- au passage- le cynisme général et de distiller, dans l’air, un doux parfum nostalgique. Et ce jusqu’à masquer l’absence totale de propositions de mise en scène.