Et si c’était fait pour Borloo ?

Publié le 08 octobre 2010 par Letombe

François Fillon n’en est pas revenu. Certains de ses propres collaborateurs ont reçu un coup de téléphone de Jean-Louis Borloo pour savoir s’ils comptaient rester à Matignon à ses côtés.

Le ministre de l’Ecologie est-il sûr d’être nommé Premier ministre ? « Ca me paraît quasiment fait », croit savoir l’un de ses cinq collègues régulièrement cités dans la liste des successeurs possibles de Fillon.

Plusieurs ministres et cadres de l’UMP ayant rencontré Nicolas Sarkozy depuis une semaine convergent sur le même scénario : le numéro deux du gouvernement décrocherait Matignon tandis que l’actuel Premier ministre serait propulsé à la présidence de l’Assemblée nationale.

« Devenir Premier ministre, c’est la consécration pour Jean-Louis. Il en a envie depuis longtemps, il s’y est préparé. Ses efforts sont en passe de payer », résume un de ses collègues. Que Borloo soit en campagne ne fait pas de doute, comme en témoignent son apparition dans le sillage de Fillon aux journées parlementaires de Biarritz, son plaidoyer pour un « Grenelle de la fiscalité » – le thème porteur du moment -ou ses efforts pour fédérer la mouvance centriste.

Aux yeux de Nicolas Sarkozy, qui a toujours souligné son « intelligence » et sa « créativité », le ministre de l’Ecologie incarne une forme de nouveauté, en dépit de ses huit ans ininterrompus au gouvernement. Surtout, il lui permettrait de rassembler toute la droite dans la perspective de 2012 en laissant à son Premier ministre le soin de le border au centre.

Déjà évoquée, l’hypothèse de nommer Bernard Accoyer ministre pour laisser le perchoir à Fillon semblait se heurter à une conséquence de la révision constitutionnelle : un ancien ministre ne retrouve son siège de parlementaire qu’un mois après sa sortie du gouvernement. Le cas a donc été étudié avec soin. La conclusion a été transmise à l’Elysée. Bernard Accoyer pourrait être suppléé par son premier vice-président (l’UMP Marc Laffineur), le temps pour Fillon de redevenir député de la Sarthe.

Autre tendance citée avec un degré élevé de probabilité : le retour d’Alain Juppé au ministère du Développement durable, qu’il avait brièvement occupé en mai 2007. Le Quai d’Orsay, jusqu’alors évoqué pour lui, revenant à Christine Lagarde ou à Claude Guéant, si ce dernier quittait le secrétariat général de l’Elysée.

GUILLAUME TABARD, Les Echos

merci à Section du Parti socialiste de l'île de ré