Quatre associations ont déposé plainte contre
Le ministère de l'Intérieur a déclaré ne "pas (en) avoir connaissance" mais va diligenter un "contrôle". Si elle était confirmée, l'existence d'un "fichier ethnique", toujours niée par les autorités françaises, relancerait le tollé né des expulsions de Roms, reprochées à la France dans le monde entier. Mi-septembre, les critiques avaient redoublé après la révélation de l'existence d'une circulaire du ministère de l'Intérieur, depuis remplacée par un autre texte, et ciblant expressément les Roms pour les reconduites à la frontière.
La plainte, déposée mercredi, émane de La voix des Roms, l'Union française d'associations tsiganes (UFAT), la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat) et l'Association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC).
"Compte tenu de l'extrême gravité des faits", leurs avocats, William Bourdon, Henri Braun et Françoise Cotta ont demandé qu'une "information soit ouverte dans les plus brefs délais" par le procureur de la République de Paris qu'ils ont saisi mercredi.
La plainte évoque des documents de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), dirigé par un gendarme, et destinés à "effectuer une généalogie des familles tsiganes". Selon les associations, "cela ne semble possible qu'avec l'utilisation d'un fichier" dit "MENS", pour "Minorités ethniques non sédentarisées".
Les plaignants affirment que ce fichier est "à caractère ethnique" , ce qui est interdit par la loi, et "n'est pas déclaré" à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) comme c'est obligatoire.
Certaines données peuvent être retrouvées sur Internet et, fait rare, Me Bourdon a mandaté mercredi un huissier de justice pour "rechercher la trace" de Mens. Selon le constat d'huissier,une "liste de résultats" a été obtenue qui sera communiquée au procureur, selon Me Bourdon.
(source : l'Humanité)