La pierre païenne
Le cycle des sept– Tome 3
Aidé de Fox, de Caleb et de la belle Cybil, Gage Turner tente de mettre fin au fléau grâce à sa capacité à prédire l’avenir et à sa passion du jeu. Mais, tapi dans l’ombre, le démon reprend des forces : pour l’anéantir, il faudrait maîtriser l’héliotrope, cette arme mystérieuse mais incontrôlable.
L’affrontement final approche…
Extrait : « Sa mère et la petite sœur qu’il n’avait jamais connue avaient une croix blanche toute simple, avec seulement leurs noms et les dates gravées :
CATHERINE MARY TURNER
1952-1982
ROSE ELIZABETH TURNER
1982
Il se souvenait à peine de sa mère. Le temps avait effacé son image, sa voix, son contact pour ne laisser qu’un brouillard confus. Tout juste le vague souvenir de sa main posant la sienne sur son ventre proéminent afin qu’il sente le bébé donner des coups de pied. Grâce à l’unique photographie qui lui restait, il savait qu’il avait sa couleur de cheveux, sa bouche et la forme de ses yeux. Mais il se rappelait avoir été heureux et se revoyait encore jouer avec des petites voitures sous une fenêtre par laquelle le soleil entrait à flots. Et même courir vers la porte quand son père rentrait du travail, poussant des cris de plaisir alors que ses grandes mains le soulevaient dans les airs.
Il y avait eu une brève époque où les mains de son père n’étaient pas seulement là pour le frapper. L’époque ensoleillée, sans doute. Puis sa mère était morte, le bébé avec elle, et tout était devenu sombre et froid.
Etait-il arrivé à cette mère de le gronder, de le punir, de perdre patience avec lui ? Sûrement. Il ne s’en souvenait pas, ou avait choisi d’oublier. Peut-être l’avait-il idéalisée, mais où était le mal ? Lorsqu’un enfant avait une mère pour un temps aussi court, l’homme qu’il devenait ensuite était en droit de la juger parfaite.
- Je n’ai pas apporté de fleurs, murmura-t-il. J’aurais dû.
- Le plus important, c’est que tu sois venu.
Il fit volte-face et croisa un regard qui ressemblait à s’y méprendre au sien. Le cœur serré comme dans un étau, Gage vit sa mère lui sourire. »
L'avis de Dazboness : Conclusion de la trilogie fantastique du Cycle des sept, ce volume donne naturellement la priorité aux développements sentimentaux du dernier “couple” du groupe, Gage et Cybil. Car après le couple voyant les fantômes du passé, et celui lisant dans les esprits du présent, Nora Roberts développe la précognition et les doutes qui entourent ce pouvoir.
Car voir la mort future d’un proche empêche-t-elle d’influer sur l’avenir de cette personne ? Telle est la question que se posent nos deux médiums visionnaires, car leurs visions sont emplies de sang, de feu et de carnage : ils voient la victoire du démon. Un don aussi capricieux que la précognition nécessite un détachement et une volonté inébranlable. Mais comment faire lorsque l’on tombe amoureux et que l’on a peur pour les siens…
Le passé a apporté la connaissance des évènements, le présent la certitude de pouvoir combattre et blesser le démon, le futur devra remplir son rôle en trouvant comment vaincre... ou périr en essayant.
L’auteur mène son intrigue tambour battant, accélérant le rythme des attaques et ripostes de cette lutte acharnée contre le démon. Elle termine de bien entendu par les personnages les plus torturés et complexes, loin des optimistes du premier tome et des chevaliers blancs du second. L’avenir repose entre les mains de ceux qui ont eu à se reconstruire et se renforcer malgré des certitudes morbides. Une belle histoire de questionnement personnel et de courage.
Une conclusion prévisible mais amenée d’une façon tellement originale que l’on oublie qu’on y avait pensé avant.
Auteur : Nora Roberts
Editeur : J’ai Lu
Prix : 6,70€
Nombre de pages : 350
Volume précédent : Le rituel
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