L’entreprise propose une chose si simple qu’elle en est devenue extraordinaire. Elle s’adresse à chacun pour lui vendre son avenir. Il ne s’agit pas de divination mais de statistiques mathématiques. Le client accepte de remonter dans son passé. Quelques années ou plusieurs générations selon les budgets. Une fois la généalogie des évènements dûment reconstituée, l’entreprise propose d’appliquer des scénarios tendanciels pour la vie future de son client. Elle fonde son analyse sur des séries statistiques en ayant étudié un très grand nombre de trajectoires de vie à travers le monde et ce sur plusieurs générations. Pour cela, elle a même acheté les bases de données des Mormons et des réseaux sociaux les plus populaires. Il est bien entendu que plus la recherche du passé à été approfondie, meilleures seront les prévisions.
En fonction de votre sexe, de vos origines, de votre famille, de vos amis et de vos activités, un ordinateur capable d’effectuer plusieurs milliers d’opérations à la seconde fouille d’innombrables bases de données à la recherche de votre passé. Il effectue l’ensemble des recoupements nécessaires pour bâtir un profil mathématique vous ressemblant et explore ensuite toutes vos possibilités d’avenir pour en dégager les plus probables. Nul escroquerie là-dessous car l’entreprise prétend rembourser les frais engagés par le client au cas où ses prévisions se révèleraient fausses.
L’ordinateur de la société semble infaillible. Réussites, échecs, joies et maladies sont sériés avec une rare précision comme si toute existence répondait à un modèle mathématique précis et que la mécanique de la destinée était enfin connue. L’entreprise annonce pour cette année des bénéfices recours et rares sont les personnalités en vue à ne pas s’être fait prédire l’avenir. La puissance du calculateur permettrait selon les informations communiquées par l’entreprise de traiter la destinée d’environ 5.000 personnes par jour. Un deuxième calculateur, plus puissant encore, est en cours d’acquisition pour faire face à la demande.
Nous sommes le mercredi 25 aout 2010. Malgré plusieurs heures d’éveil, je n’arrive toujours pas à sortir ce mauvais rêve de la tête tellement sa précision m’a frappé.