Salut Alain et merci pour les machines à sons, les petites musiques de bruits et le cinéma pour l'oreille. Merci aussi pour ta gentillesse et ton humour, loin des écoles et des chapelles de la musique dite "sérieuse". La"bête qui ne fait pas de bruit" t'a emporté au pays du silence, toi qui était si sensible aux sons quels qu'ils soient et qui avait créé toutes ces magnifiques machines aux noms poétiques et savoureux, imprégnés d'humour dadaiste : clavier à couteaux, frénétique, froufrouteur, gavophone, gratouillemophone, harpophone, moulinette à brioche, tiltophone ... Des machines que sans nul doute le grand Luigi, inventeur de L'Art des bruits, aurait été heureux de découvrir.
On s'était rencontré une seule fois, quelques mois après la sortie de mon bouquin, Chercheurs de sons, à l'occasion d'une exposition des Petites Musiques de Bruits dans une ville de Provence dont le nom ne me revient pas.
Installé à une terrasse de café, on avait fait connaissance et longuement parlé de nos projets respectifs. Depuis, de loin en loin, on se "suivait" par mail. On avait failli se revoir cet été mais nos emplois du temps respectifs ne l'ont pas permis. En parallèle au livre Les Aventuriers du Son, Alain de Filippis travaillait à un autre projet, tout aussi excitant, Le Vent Musicien, dont voici la présentation :
Comme son titre l’indique, Le Vent Musicien s’attache essentiellement aux sonorités éoliennes. L'ouvrage recense et compile des textes de toutes origines évoquant la multiplicité des sons du vent, qu’ils soient naturels ou provoqués par l’intervention de l’homme. Les nombreuses sources littéraires utilisées pour cet ouvrage nous entraînent dans un voyage au fil du temps et des civilisations. On chemine ainsi de la mythologie antique à la science de l’acoustique, du romantisme allemand du XIXe siècle aux coulisses des théâtres, de la préhistoire à la musique descriptive. L’ouvrage se conjugue également au présent puisqu’il présente le portrait de nombreux passionnés qui, de par le monde, se jouent du vent pour le faire chanter.
Le sommaire du livre est tout aussi alléchant. Quelques chapitres au hasard : Divinités éoliennes, Harmonies minérales, Chant de Pierres, Vent de la mer, Architectures sonores, Jouets éoliens, Sculptures sonores éoliennes, ... et aussi une riche annexe sur la harpe éolienne dans la littérature, sujet à ma connaissance très peu étudié.
Souhaitons qu'un éditeur publie un jour ces livres et que le travail d'Alain de Filippis apparaisse sur les rayonnages des librairies et des bibliothèques.
En attendant on peut réécouter les principaux enregistrements d'Alain de Filippis, Petites Musiques de bruits (Ground Fault Recordings) et Ton Dieu ne s'apelle-t-il pas ego ?, (Cinéma pour l'oreille) tous deux disponibles chez Métamkine. A signaler que la collection Cinéma pour l'oreille est aujourd'hui terminée et que les références ne seront pas rééditées.