L'homme qui a succédé à son père à la tête de Salomon et qui doit être crédité pour l'ascension fulgurante de l'entreprise annécienne vient de décéder ce Mardi à l'age de 85 ans. Georges Salomon était un visionnaire passionné qui se remettait en question sans cesse et n'arrêtait pas de réinventer ses produits. Pour moi, c'était le « Steve Jobs du ski » et il n'avait pas de concurrents qui lui arrivaient à la cheville. Fondamentalement, c'était le premier fournisseur qui était capable de se mettre carrément à la place de ses clients, c'était un précurseur par excellence en matière de marketing dans le domaine des articles de sports. Au cours de ma longue carrière dans la branche du ski, il a toujours été mon concurrent le plus redoutable et j'ai toujours eu beaucoup de respect pour tout ce qu'il réalisait.
J'ai même postulé à trois reprises pour un emploi dans sa société et j'ai essuyé trois refus. Je n'étais probablement pas assez bon pour la marque et j'en ai du reste tiré les conclusions qui s'imposaient. Ce qui est remarquable et ce qui m'impressionne toujours, c'est qu'il a réalisé un maximum avec les cartes qui lui étaient distribuées par le destin. De tous les « géant » de la branche du ski, M. Salomon est celui qui devait le mieux monnayer ses efforts quand il a vendu son affaire en 1997 à Adidas. Dommage que les nouveaux propriétaires n'aient pas réussi à suivre la voie qu'il avait tracé pour sa marque et quand l'entreprise de chaussures de sport a cédé Salomon à Amer Sports en 2004, ce qui était autrefois le numéro un dans le domaine de la neige est allé carrément au tapis. Georges Salomon avait vendu son entreprise mais pas son génie créatif.