Par Bernard Vassor
Nouvelle mise à jour le 7 octobre 2010
Tout d'abord, nous voulons réparer un oubli : Remercier la mairie du deuxième arrondissement qui a signé les différents permis de démolir et de construire, il serait injuste de ne pas mentionner l'architecte des Bâtiments de France qui a donné son plein accord, la Commission du Vieux Paris, qui à ma connaissance n'a pas beaucoup bougé...
La nouvelle très jolie porte en contreplaqué authentique qui remplace l'ancienne très laide, cloutée, trop vieille sans doute, datant pour le moins du XVII° siècle !
Nous ignorons ce qu'est devenue une plaque en pierre gravée d'environ 0,60mX0,80m indiquant le nom de cette rue avec la mention Tibaut aux dez, nom, semble-t-il originel de cette voie. Quand aux destructions de la rue Bertin Poiré, impossible de constater l'étendue des dégâts.
Depuis l'angle de la rue de Rivoli jusqu'au numéro 13, des panneaux masquent entièrement les façades des maisons...............................
"Le Dict des rues de Paris" écrit aux alentours de l'an 1300 :
Guillot qui point d"eur bon* n'as. Parmis la rue a bourdonnas** Vng en la rue Thibaut a dez. Un hons*** trouvais enribaudez****.* Les écrivains du moyen âge n'hésitaient pas, même deux siècles avant avant François Villon à utiliser le "verlan", eur bon pour bonheur., nous ignorons si ils portaient leurs casquettes à l'envers.
****Enribaudez : en joie.
Un manuscrit datant de l'an 1450 environ, trouvé dans l'abbaye Sainte Geneviève par l'abbé Lebeuf, au XVIII° siècle, indique l'orthographe suivante : rue Thibaud aux dés.
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Vue de la rue de Rivoli en 2007.
A la place de ces maisons classées�ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt.� La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à deux� moyennes surfaces indispensables à la �vie des parisiens, pour satisfaire les�édiles et gouvernants qui ont signé un permis de démolir, et un permis de construire.
Entre parenthèse, je n'ai toujours pas obtenu de réponse à ma question de savoir ce que représentait la modification du
PLU(cône de visibilité ?) pour ce qui concerne LVMH et�la Samaritaine toute proche ? Et si n'importe quel propriétaire pouvait faire modifier à sa guise la hauteur de son immeuble à Paris ?
Une des dernières scènes de ce chef-d'œuvre : avec Louis Jouvet, Charles Dullin, Bernard Blier, Simone Renant qui s'est accusée pour sauver son amie Jenny Lamour (Suzy Delair), dont elle est discrètement amoureuse qu'elle croit coupable. Jenny Lamour qui habite le 22-24 rue des Bourdonnais
�
Porte cloutée du XVI° siècle, nous voyons au dessus de la porte, les autorisations de démolition et de reconstructionde ce pâté de maisons qui sont pourtant inscrites à l'inventaire des monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale�de 4000 mètres carrés !!!!!
En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre,�d'après le roman de�Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier)�où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé�dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un�bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu�Profit....
L'escalier que l'on voit�à plusieurs reprises.�dans certaines scènes�du film de Henri-Georges Clouzot "Quai des Orfèvres"
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html�
suite de l'article du 9 janvier 2009 :� http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...
Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2 �des boutiques de �fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous en reparlerons sans doute ?
La nouvelle porte cloutée en contreplaqué datant au moins du XVII° siècle.
Un des 2 magasins QUI DEVRAIENT être classés au Patrimoine Mondial de l'Humanité.....
L'autre, donnant sur la rue Bertin Poiré à l'emplacement selon l'historien de Paris Jacques Hillairet du bureau de loterie au tout début du
XVIII° siècle...Je n'en ai trouvé aucune trace aux archives de Paris
Dans ce film les héros principaux, Bernard Blier et Suzy Delor, habitent l'entresol, entrée sur cour. Nous voyons à plusieurs reprises la porte cloutée de l'entrée, l'escalier aujourd'hui à moitié démoli
Rue des trois visages cachée par une grille, octobre 2010
Etat en octobre 2010
Comme si cela ne sufisait pas au bonheur des promoteurs : un permis modificatif de démolition.
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Rembarde de l'ecalier que nous voyons plusieurs fois dans le film.
Dans le couloir d'entrée, emplacement du robinet où le concierge venait puiser de l'eau dans le film, et certainement dans sa vie courante.
Poutres du plafond mis à nu dans le couloir d'entrée
A suivre.....