[Manga] Diabolo

Rai et Ren chassent les démons grâce à leurs pouvoirs. Pourquoi? Ils sont à la recherche du démon qui les a piégés, dans le but qu’il lève la malédiction qui pèse sur eux. En effet, les deux jeunes hommes sont condamnés à devenir eux-mêmes des démons le jour de leur 18 ans.

Comme pour la grande partie des oeuvres de Soleil Manga, les couvertures sont vraiment jolies et poussent le lecteur à se pencher vers ce court manga de 3 tomes. Néanmoins, l’histoire est loin de valoir la qualité des couvertures.

Ce qui frappe en premier est sans conteste le style du dessin qui rappelle grandement celui de Clamp (par exemple pour X ou RG Veda). On retrouve les pages surchargées de dessins où les dialogues peinent à se faire une place et où la lecture devient laborieuse. Quand le rytgme est faible, celà ne pause pas de réel problème mais quand l’action pointe le bout de son nez, les planches deviennent illisibles. Je pense surtout au dernier tome qui est tout simplement incompréhensible. Ca n’aide pas à accrocher.

L’histoire reste basique puisqu’elle vous rappellera surement d’autres mangas du même genre. Deux adolescents doivent lutter contre leur destin tragique, c’est du vu et revu. Certains thèmes abordés sont plaisants et intéressants au premier abord mais là encore, les mangakas ne vont pas au bout de leurs idées et restent en surface. La solitude chez les adolescents est traitée maintes fois pour divers cas, sans jamais être travaillée en profondeur alors que ce thème avait été bien introduit. Plusieurs thèmes subissent le même problème ce qui laisse un gout d’inachevé. Autre souci, le rythme déséquilibré. Les 2 premiers tomes mettent en place l’histoire à une vitesse acceptable mais le dernier se différencie trop brutalement. Je veux dire par là que tout s’accélère, parfois au prix des explications et on finit par ne plus rien comprendre. La meilleure preuve concerne les personnages qu’on ne reconnait plus. Certains sont « gentils » dans le tome 2 et sont « méchants » dans le 3, sans la moindre explication. On a le sentiment que les auteurs ont voulu clore leur oeuvre beaucoup trop vite et n’ont pas eu le temps de réfléchir à un scénario moins bancal.

Les personnages sont à l’image des thèmes, incomplets. Quand on voit l’histoire, on s’attend à trouver des personnages torturés, certains étant vraiment des candidats idéaux mais au lieu de celà, on assiste à une succession d’antagonistes vides d’émotions. Aucun ne marque l’esprit du lecteur plus de 5 minutes et pour la suite, c’est pas évident de savoir qui est qui et qui fait quoi. Même si les auteurs tentent un ultime coup de bluff à la fin, on sait pertinemment ce qui va arriver, sans véritable surprise. Une grande majorité de ces personnages méritaient un traitement plus approndi, comme par exemple, des personnages plus complexes dans leurs choix et dans leurs attitudes.

Diabolo est une déception au final, quand on voit le début qui était prometteur mais dont le scénario a tourné à la facilité. L’histoire ne permettait certes pas de faire un chef d’oeuvre mais on était en droit de s’attendre à une histoire plus poussée et plus complexe. Pas grand à se mettre sous la dent finalement.