Beurk beurk beurk
Avant les années 2000, se faire engueuler parce qu’on fumait ne concernait que les enfants de moins de douze ans qui fumaient en cachette.
En ces temps-là, tous les adultes fumaient et on fumait partout : au lit, au bureau, en cours, à l’hôpital, dans les avions, au resto, dans l’ascenseur, au bureau de poste et même aux States !
De nos jours, allumer une clope expose aux insultes, voire au lynchage en place publique.
Les clopeurs passent désormais pour des parias.
Les non-fumeurs brandissent la loi à tout bout d’champ.
Les ex-fumeurs sont les plus intolérants, faisant payer cher la frustration d’avoir arrêté.
C’est la dictature sanitaire : on va employer tous les moyens (lois, hausses du tabac…) afin d’éradiquer le sale fumeur.
« Fumer, tue ! » ça tue, oui, mais pas que toi ; ça tue ton voisin ! Et toc !
Et ça, faut pas se voiler la face : un fumeur, c’est quand même quelqu’un qui tente sciemment de tuer son prochain… ça, faut le savoir !
Alors à l’inconnu qui vous insulte parce que vous allumez une clope à la terrasse d’un café (à la terrasse, DEHORS et pas dans le café, hein !), clouez-lui le bec illico presto en proférant des horreurs du genre :
« Ne m’agressez pas comme ça, c’est pas bon pour mon bébé, déjà que j’ai bu 4 vodkas à l’apéro ! »
Ou bien :
« Parlez-moi sur un autre ton car c’est pas bon pour mon cœur. Après un triple pontage et un cancer du poumon, je dois éviter le stress ! »
Ou encore à celui qui est en train de se bâfrer de frites dégoulinantes de mayonnaise :
« Hého, vous croyez que c’est drôle pour moi ? Ne pensez-vous pas que je préfèrerais me suicider à la frite-mayo, comme vous, alors que mon toubib m’a formellement interdit le cholestérol qui tue ? »
Délectez vous quelques secondes de l’air scandalisé de votre agresseur ; prenez votre air le plus méprisant, en lui tournant le dos, et faites des ronds de fumée dans l’air bleu du ciel !
Parfois, je regrette d’avoir arrêté de fumer…juste pour le côté rebelle !