David Cameron vient de dire quelque chose qui mérite plus d’attention. La Grande Bretagne, a-t-il déclaré à la conférence du parti Conservateur, est en train de redécouvrir sa vocation mondiale, rallumant de vieilles amitiés dans le Commonwealth et dans le Golfe Persique, ré-établissant les routes du commerce qui connectaient, il fut un temps, cette île avec les débordants marchés du monde en développement.
Pour voir pourquoi il a raison, jetez un coup d’oeil au graphique ci-dessus. En 1973, la Grande Bretagne a artificiellement réorienté son commerce en direction de l’Europe. Jusque là, nous avions importé de la nourriture et des matières premières relativement bon marché en provenance du Commonwealth, et nous avions en général un excédent commercial avec les 6 membres de la CEE. Depuis 1973, par contraste, nous avons eu un déficit commercial avec le reste de l’UE 36 années sur 37, mais un excédent avec le reste du monde 34 années dans le même temps. Allez comprendre.
Incidemment, je suis ravi de constater que le premier ministre (ou celui qui écrit ses discours) me lit. Son attaque contre Ed Balls il y a quelques instants était presque une citation verbatim de ce billet de mai dernier. Il s’était déjà produit quelque chose de similaire à Manchester l’année dernière. Je connais beaucoup de lecteurs qui veulent que je critique David Cameron, et quelques journalistes ont passé leur week end à essayer de me faire dire quelque chose de désobligeant à son sujet. Mais -à part sur l’Europe, où nos avis diffèrent- il fait les choses qu’il faut, mettant fin aux organisations quasi non-gouvernementales QUANGOs, faisant passer les gens d’un état de dépendance à un état de travail productif, mettant les parents en charge des écoles, coupant dans le déficit, décentralisant le pouvoir. Je suis sensé être contre quelle partie de son programme au juste, pour l’amour du ciel?