Cela fait 4 ans que je suis maman. Aoutch. L'évolution de ma maturité parentale découle de cette temporalité de l'enfant (son développement moteur, psychologique, philosophique) et des premières bases de vie en communauté, en proximité (même pour nous en promiscuité de logement) que nous posons ou avons posé. Cela en fait des étapes et c'est aussi un court moment de vie.
C'est avec joie, appréhension, célérité, précipitation, nervosité et retard que je cherche à répondre à ses questions et à ses besoins. Quelle épreuve, quel investissement, quel fardeau aussi quelquefois! Oui parce qu'il faut être prête pour être mère et que chaque jour je me dois de me consolider cette part de moi-même qui demande tant d'abnégation, de tolérance, d'amour et de positivisme... tant de chose qui me sont quelquefois si difficiles à m'octroyer aussi.
Quelle différence entre l'amour et l'amour filial.
Le premier est un don contre don souvent, une gratuité temporelle, nous sommes jardinier du jardin de l'autre ou un jardin entretenu par l'autre, cela dépend, se chevauche, se suit ou se délite... de la jachère, des ronces, des roses, des bourgeons, des herbes mortes, des graines au vent. Il est aussi très temporel voir même périssable.
Le second, du parent à l'enfant, est fluctuant mais constant. Il se doit d'être toujours, présent, attentif, ouvert. Il se doit de soutenir, de donner confiance quand bien même nous ne l'avons pas, cette satanée confiance. L'amour filial est une base, un point d'achoppement, un besoin (celui de ce réservoir affectif)... et c'est en cela, aussi mais pas que (et là ce serait une autre confidence plus noire, plus intime) que je trouve mes promesses vouées à l'échec: être une mère, le vivre, l'éprouver au quotidien, est pour moi la preuve de ne pas être à la hauteur de ce que nous avons mis d'espoir en notre progéniture. Leur attente est immense et mon don infime, si sensible à mes émotions et à mes manques. Cet amour filial a aussi une particularité de taille: il peut être unilatéral, du parent à l'enfant...
Il a 4 ans, son arrivée a changé ma vie... oui oui mes priorités et quelques valeurs, mais aussi un chamboulement dans ma responsabilisation, ma maturité immature et ce que je suis vraiment: à croire qu'il me fallait être mère (et pourtant pour les plus vieux lecteurs vous savez que ce n'était pas une évidence) pour chercher qui j'étais, chercher à me reconnaitre et me connaitre. Ne plus être que dans le regard des autres mais dans celui que j'offre aux autres.
...
...
...
Ai-je oublié de préciser que je l'aime ?