Le SMS tournait depuis le début de la semaine dernière sur tous les téléphones mobiles des lycéens de l'agglomération lorientaise, engageant le destinataire à rejoindre la "manif" et "faire passer"...
Exit Facebook car trop visible...celle ou celui qui voulait se faire remarquer et sécher les cours avait enfin une belle opportunité!
Jeudi 30 au matin, nous avons donc été bloqués une petite dizaine de minutes par des lycéens n'ayant ni banderole ni slogan, s'égosillant dans les rues de Keryado, traversant le pont de la quatre-voies, continuant le tour des lycées lorientais pour grossir les rangs peu convaincants, il faut dire.
Une semaine plus tard, soit mardi 5 octobre, ce qui était un attroupement débraillé et zigzaguant s'est professionnalisé en "manifestation". A l'avant du cortège une banderole engageant à être "solidaires et ensemble", sur les côtés des représentants de syndicats en civil faisant oeuvre citoyenne (sic) pour "éviter les débordements".
Cela resterait une énième tentative de récupération politique d'une fureur adolescente plus pressée de passer dans le journal que de savoir pourquoi elle défile, à savoir combattre la réforme des retraites dont elle ignore le contenu...
Le malheur est que dans le lot des lycéens buissonniers, une soixantaine d'hystériques ont pénétré le lycée Dupuy de Lôme, soit 10% du cortège tout de même. Certains d'entre eux ont tabassé le proviseur Alain Collas et un élève pris au hasard dans une classe.
Choc. Effroi.
Toutes mes pensées vont à Alain Collas et à son élève victimes d'une violence gratuite, scandaleuse, effrayante.
Les auteurs de l'agression ont été arrêtés. Plainte a été déposée. Mais le mal est fait. L'hyper-violence a pénétré un des plus grands lycées de Bretagne.
Je suis d'autant plus choquée qu'à plusieurs reprises , j'ai eu l'occasion de constater en commission d'Appel d'offres du Conseil régional ou en Conseil d'administration du lycée, l'ampleur des travaux de rénovation entrepris et le professionnalisme de l'équipe enseignante et administrative.
Un lycée exemplaire dans sa gestion et son environnement de travail.
Lors du Conseil d'administration du mardi 28 septembre, soit 2 jours avant la première manifestation et 7 jours avant l'agression de Monsieur Collas, celui-ci m'a demandé d'appuyer en tant que Conseillère régionale une demande de rétablissement des caméras de surveillance. Au moins à l'entrée de l'établissement, désormais très visible du centre-ville.
Rendre au lycée sa place prépondérante dans la ville: une belle idée qui s'avère depuis hier un risque majeur.
Quelques caméras pour protéger 7 hectares...Nous avons évoqué ce mardi 28 septembre l'importance de la sécurité dans l'enceinte de l'établissement sans présager des tristes évènements futurs.
Le lycée doit rester le sanctuaire du savoir. La sécurité et la discipline en sont des garanties indispensables et au-delà de toutes considérations politiques.
Les syndicats nous prédisent un 12 Octobre retentissant de manifestants.
Où va-t-on avec ce genre d'objectif? Où emmène-t-on notre jeunesse en mal d'élan? Instrumentaliser des élèves de classe de seconde pour la plupart, voire de 3ème, est-ce ce genre de projet de société solidaire que l'on nous propose?
Est-ce exemplaire de pousser des lycéens buissonniers à fronder la police ? Est-ce citoyen de mettre des banderoles entre leurs mains pour leur donner l'illusion du quart d'heure de (fausse) gloire? Est-ce défendable de manipuler des penchants paresseux, provocateurs voire hyper violents?
Qui veut participer à la Grève Academy?
Moi, je tape zéro!