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Plutôt mal dessinés (Naomi Watts fait ce qu’elle peut , et Antonio Banderas , s’ennuie à mourir ) , ils jouent les équilibristes sur des ficelles aussi grosses que les cordages d’une galère . Nous y sommes, naufrage en vue, dans cette nouvelle croisière londonienne, pseudo-romantique , où tout le monde se croise, se décroise, et se recroise et compose un petit univers agaçant, à force de se regarder le nombril et de se contempler dans le miroir.
Même pour y voir des rides et l’envie d’une seconde jeunesse. Je ne vais pas vous raconter toute la généalogie de ce film TV de fin de soirée, mais disons qu’une maman aide sa fille à subvenir aux besoins de la maison, parce que le gendre, romancier de seconde zone peine à passer l’étage supérieur.
Naomi Watts, Roger Ashton-Griffiths, Gemma Jones ... mais encore ?
La fille en question lorgne sur son patron, son mari sur la voisine d’en face, qui à force d’être épiée se demande si elle doit se marier avec son promis. Tout ce petit monde plus ou moins manipulé par une voyante extra lucide.
On voit bien ce que veut nous raconter Woody Allen, sur le décrépi de la société, la noirceur du monde qui nous envahit, la petitesse des gens comme vous et moi, et des propriétaires de la carte Vermeille qu’il semble bien connaître, mais pas forcément admettre.
Lucy Punch, en personne
Il filme à côté de la plaque, se défausse sur des clichés (la copine de Anthony Hopkins , des pin-up comme ça, on n’en fait plus,Lucy Punch en personne) et n’arrive jamais à porter le scénario à hauteur d’hommes. Car une fois les présentations faites, et le superficiel élagué (une bonne heure, malgré tout) on pense atteindre le véritable sujet quand s’efface le rimmel et que les masques tombent.
Il n’en ait rien. Allen coupe court à toute ébauche de véritable histoire, oubliant un scénario réduit à une feuille de cigarette.Je ne citerai que le cas de ce romancier joué très lourdement par Josh Brolin , qui pour atteindre ses ambitions imagine un subterfuge que l’on voit déjà venir de loin. Mais pourquoi pas, sauf qu’ici le cinéaste une fois posé le problème, dégage en touche, alors qu’un soupçon d’intérêt perçait derrière la supercherie de l’écrivain.
Après m’avoir prodigieusement agacé, Allen me frustre. Et dire que le prochain film, c’est avec dame Carla, on en frémit d’avance.