À l’aube des séries, l’équipe toute-étoile de BIPV s’est penchée sur chacun des matches pour être en mesure de vous fournir des analyses approfondies des forces en présence.
On commence par un affrontement moyennent inspirant: Les Redskins contre les Seahawks.
On parle pas d’équipes qu’on voit au Super Bowl mais il y a quand même un certain attrait. Les Seahawks sont les heureux bénéficiaires d’une division poche qui ne demande pas mieux qu’à leur laisser le titre à tous les ans. Ils sont cependant expérimentés et talentueux à presque toutes les positions. Les Redskins profitent du fait que la NFC compte bien peu de bonnes équipes et qu’il en faut six pour remplir les playoffs. Le destin les a également investis d’une mission suite au meurtre de Sean Taylor. Ils ont donc conclu leur calendrier en force et avec beaucoup d’émotion.
En attaque: On fait bien des farces sur les Seahawks avec leurs habits laids et avec le fait que personne les aime mais ils ont une solide attaque. Ils sont dans le top 10 dans la plupart des catégories et s’ils sont 20e pour les verges au sol, c’est principalement parce qu’ils ont mis un fort accent sur la passe en fin de saison. Matt Hasselbeck est un très bon QB et il a une excellente chimie avec ce bon vieux Bobby Engram. Engram a eu une saison de rêve avec 94 catches, 1147 verges et six touchés. Deion Branch a raté cinq matches et ses stats sont moyennes mais là il est en forme et il devrait contribuer. Les Seahawks ont privilégié une attaque à quatre WRs en deuxième moitié de saison et ca leur sied bien. C’est du vrai West Coast Offense et ils sont faits pour ca. Le jeu de courses n’a pas bien fonctionné cette saison pour trois raisons : le FB Mack Strong a pris sa retraite, la ligne offensive bloque mal contre la course depuis le départ de Steve Hutchinson et de plus Shaun Alexander n’a plus le goût d’avoir mal. Alexander court comme un gars qui ne veut pas se faire frapper et il cherche à éviter les contacts. Il a terminé la saison avec une moyenne décevante de 3.5 verges par course. Les Seahawks avaient peur qu’ils s’assoient sur son gros contrat et ils avaient raison, il est assis bien confortablement et on serait surpris de le voir sortir du La-Z-Boy.
Mike Holmgren devrait donc donner le ballon à Maurice Morris qui, en plus d’avoir un nom franchement cool qui nous rappelle Pete Peeters, a prouvé qu’il pouvait être efficace avec une belle moyenne de 4.5 verges par course.
Du côté des Redskins, c’est plus expérimental. Todd Collins a pris les contrôles de l’attaque avec quatre matches en faire et il a mené les siens à quatre victoires. Statistique révélatrice : 5 touchés et 0 interceptions. Zéro interceptions. Avant de se blesser, Jason Campbell avait lancé 11 INTs en 13 matches. Ce n’est pas un nombre catastrophique mais il en avait lancé deux très douloureuses, contre les Cowboys et les Bucs, enlevant toute chance de gagner aux Skins. Sans ces mauvais revirements, ils n’auraient probablement pas eu besoin de gagner leurs quatre derniers matches pour faire les séries. Collins n’est pas spectaculaire mais il évite les erreurs, il est donc un « game manager » une espèce de QB de plus en plus populaire. De plus, il est apparemment très familier avec le complexe playbook du coordonateur Al Saunders, ce qui permet aux Skins de sortir des lapins de leur chapeau plus souvent. Ses receveurs de passes ont du potentiel mais le manque d’une attaque aérienne constante nuit à leurs stats. Des gars comme Santana Moss et Antwaan Randle-El ont du talent, il suffit de bien l’exploiter, ce qui n’est pas évident pour les Redskins. Un joueur à surveiller sera sans contredit le très cool TE Chris Cooley qui a connu une saison de 66 catches et 8 TDs. Il est très polyvalent et peut causer des maux de tête aux défensives adverses en s’alignant à plusieurs endroits différents. Le jeu de course de Skins est efficace, Clinton Portis a eu une bonne saison avec 1262 verges et 11 touchés. Il a un bon backup en Ladell Betts et le duo permet aux Skins de courir à profusion. La ligne offensive est patchée en l’absence de Jon Jansen et Randy Thomas et elle est capable du moyen et du pire.
Avantage : Seattle
En défensive: L’ajout de Patrick Kerney à la défensive des Seahawks a été un coup de maitre, le DE s’en va au Pro Bowl et il a mené la NFC avec ses 14.5 sacks. Sa seule présence donne au Seattle une ligne défensive qui se situe dans la bonne moyenne. La grande force de l’équipe se situe cependant au poste de linebacker. Lofa Tatupu et Julian Peterson s’en vont tous les deux au Pro Bowl et Leroy Hill est pas pire aussi. Ce trio excelle autant contre la course que contre la passe et Tatupu est un vrai de vrai playmaker. La tertiaire s’est beaucoup amélioré cette saison grâce à l’addition du rapide safety Deon Grant et à l’éclosion de Marcus Truffant (Pro Bowl, sept interceptions). Avec ces bons joueurs en place, les Seahawks ont trouvé le moyen de terminer seulement 12e contre la course et 19e contre la passe… Intriguant. Il faut cependant noter, qu’il n’accordent en moyenne que 18.2 points par match (7e) et que dans le fond c’est ca qui compte.
Quant à eux, les Skins excellent contre la course et sont médiocres contre la passe. La ligne défensive est assez anonyme, Cornelius Griffin est le plus connu, mais ils sont efficaces contre la course. Le groupe de linebackers s’est grandement amélioré avec l’addition de London Fletcher (128 tackles) et compte des joueurs rapides qui sont bien adaptés aux nombreux blitzes du coordonateur Gregg Williams. Ce dernier avait bonne presse jusqu’en 2006 et il tente de refaire sa réputation. Il est un de ceux qui prépare des blitzes « exotiques » et il ne se gêne pas pour s’en servir. La tertiaire est amochée depuis le décès de Taylor et la blessure à Carlos Rogers. Il reste malgré tout les vétérans CBs Fred Smoot et Shawn Springs et le très prometteur safety recrue LaRon Landry. Ils sont donc en mesure de faire un travail convenable contre la passe mais on peut quand même considérer les Redskins chanceux d’‘avoir joué des matches-clé de fin de saison contre des équipe poches par la voie des airs. Ca risque d’être différent contre les Seahawks.
Avantage : Seattle
L’impondérable: C’est évident que le spectre de Sean Taylor plane au-dessus de ce match. Les Skins veulent gagner pour leur coéquipier mort et ils sont motivés à fond. Pourront-ils continuer à jouer avec l’énergie du désespoir? Auront-ils un relâchement après s’être qualifié pour les séries? Difficile à dire mais un tel niveau d’énergie est difficile à maintenir à moyen terme.
La prédiction: C’est la fin du beau rêve. Malgré leur haut niveau d’émotion et de motivation, les Redskins risquent d’être impuissants face aux Seahawks. Ces derniers sont plus talentueux à tous les points de vue et s’ils ne se battent pas eux-mêmes, ils devraient gagner facilement. En plus, le match a lieu à Seattle et les Seahawks sont particulièrement bons à domicile.
Skins 13, Seahawks 31
Samedi, 16:30 à NBC