La nuit je regarde toujours la télé...

Publié le 06 octobre 2010 par Poclatelephage
Parfois le soir quand on a emballé tous ses livres dans des cartons et fini le seul roman qu'on avait daigné abandonner ou que tout simplement on traverse une phase de disette télévisuelle et qu'en plus le sommeil ne vient pas parce qu'on est vaguement stressée ou un rien angoissée, on se retrouve à regarder n'importe quoi, parce qu'en plus il n'y a rien de « bien » à la télévision.
Quand je pense à n'importe quoi, c'est vraiment n'importe quoi : « American pie 2 » voire 3 et même parfois 4, « Urban Legend 2 » ou 3, «sexe crimes 2 » – jamais le 1 surtout -, « Fantômas », « le Grand Frère » ou une télé-réalité douteuse. La TNT est une mine pour les gens qui n'ont pas spécialement envie de dormir et qui sont peu regardants.

Lundi soir, après avoir visionné deux « Gilmore girls » pour faire plaisir à ma femme qui était un peu stressée – mes amis Facebook savent pourquoi, deviens mon amie, toi aussi ! - et surtout après avoir passé en revue mentalement tout ce qu'il me restait à faire avant de déménager dans à peine une semaine, j'ai regardé « présumé innocent », l'émission sur les faits divers de Direct 8, bébé de JMM.
J'ai eu, avant que le petit écran en devienne dingue, ma phase « émission de faits divers », notamment au moment des débuts de « faites entrer l'accusé » quand l'émission était programmée en prime durant l'été. J'étais incollable sur « l'affaire Grégory » ou le dossier Dils . Il m'arrive encore, si j'ai le temps, de me délecter d'un épisode des « enquêtes impossibles », le matin sur NT1 et je vous jure qu'on apprend plein de choses en regardant cette émission. Je sais dorénavant qu'elle a été la première affaire résolue grâce à l'ADN. Mais, par principe, je regarde très peu Direct 8 et surtout les émissions de JMM. Autant vous dire qu'il n'y avait rien de mieux, je ne comprends pas l'intérêt de « man versus wild » par exemple et là en plus « présumé innocent » revenait sur une affaire d'infanticide sordide qui s'est déroulée à proximité de ma ville natale.
Si vous n'avez jamais regardé « présumé innocent », ça vaut son pesant de cacahuètes. L'émission est conçue pour venir en haleine le téléspectateur et l'empêcher à tout prix de zapper – un créneau que connaît bien JMM - avec des interruptions toutes les deux minutes pour réveiller le téléspectateur. Ainsi, on nous dresse pendant 38 secondes le portrait de la mère infanticide, employée du mois, voisine exemplaire et quelqu'un dit un truc du style « elle était discrète » et là à l'écran en police taille 128 apparaît une phrase choc « Une femme renfermée », ce qui sous-entend qu'elle était asociale voire diabolique. On enchaîne donc à nouveau avec 32 secondes de sujet durant lesquelles est évoquée la complicité éventuelle du mari écartée d'ailleurs par la justice, même s'il est curieux qu'il n'ait rien vu, un classique du genre, et hop pour nous terroriser à nouveau un gros titre sur l'écran, « un mari complice ? » alors qu'on vient de nous démontrer le contraire, mais qu'importe nous aurons le droit à une nouvelle relance très peu de temps après.
Bref, c'est absolument édifiant et le positionnement sur les faits divers « récents » est très limite à cause du manque de recul sur des sujets épineux. Je vous rassure quand même en plateau, l'animateur réalise une interview avec un spécialiste pour donner du fond à l'émission...
Pour répondre tout de suite à l'autre question qui va s'imposer, non je n'ai pas regardé Henry Leconte jouer les médiateurs de voisinage sur TF1 parce que j'ai été terrifiée de constater que l'émission durait plus d'une heure et qu'en plus elle mettait en scène un dingue de musique country. Hier, je me suis acheté un bouquin en vendant mon stock de livres dont j'ai donc pu abandonner ce winner de Riton, ex participant de « la Ferme célébrités » à la galère de voisinage.