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Galway, cliché I. RambaudCiels gris, nuages d'orage, mer glauque si durement décrite par Joyce dès les premières pages d'Ulysse ("mer pituitaire... d'un vert terne..." associée à "la bile verte et visqueuse", "sein blanc de la mer nébuleuse")..., l'Irlande n'échappe pas complètement à ces images sombres et amères mais peut-on jamais oublier qu'elle est aussi le pays des facades peintes, des bleus outremer, des roses indiens, des verts émeraude ou acidulés, des jaunes soleil qui, sur les murs, font la farandole de pubs en pubs et de boutiques à boutiques, invitant aux voyages et au départ vers d'autres continents ?
La nature elle-même force le trait, l'herbe y est plus vive, la campagne se pare au printemps des rhododendrons les plus éclatants, à l'automne le mauve des bruyères sur la lande y est plus soutenu et les fuschias géants agitent leurs lanternes en bord de route.Après l'aquarelle des plages de nacre à l'air vaporeux et léger, le peintre changera de palette avec les petits ports bariolés, la campagne en fleur et les lacs où le soleil fait des raies entre les nuages. Mais la couleur sera toujours dans un coin pour réveiller les gris et les nuances de verts à l'infini. Sur le drapeau, l'orange joue aussi avec le vert et sur les chevelures de feu, la flamme rappelle les lointains vikings venus autrefois se mêler aux celtes.Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !