Chez « Restons Correct ! » nous ne sommes ni snobs ni sectaires. Ce n’est donc pas parce que Jérôme Kerviel est originaire d’une région de Bretagne où la (vraie) galette-saucisse est inconnue au bataillon gastronomique, que nous ne hurlons pas avec la meute blogosphérique qu’il faut absolument "sauver le soldat Kerviel".
On peut évidemment estimer que la condamnation prononcée en première instance est excessive. On peut aussi espérer que la Cour d’Appel l’atténuera. Reste que, d’après ce que nous savons du dossier, le soldat Kerviel s’est rendu coupable de délits sanctionnés par la loi et qui méritent par conséquent une condamnation.
Dura lex sed lex et, comme chacun sait, nul n’est censé ignorer la loi. Il aurait du le savoir car, même s’il n’est pas issu de l’une de nos très grandes et très prestigieuses école, Jérôme Kerviel n’est à l’évidence ni un analphabète ni un demeuré.
Prétendre qu’il ne serait qu’une victime est sans doute populaire, c’est aussi populiste car, jusqu’à preuve du contraire et sans préjuger du verdict du procès en appel, les victimes sont les actionnaires, grands ou petits, de la Société Générale. Pas lui.
On va d’autant moins les plaindre que nous n’en faisons pas partie, n’ayant par bonheur pas eu la mauvaise idée de placer nos maigres économies en actions d’une entreprise apparemment incapable de surveiller convenablement les agissements de son petit personnel.
Reste que n’en déplaise aux contempteurs du capitalisme, cette affaire n’est pas un remake du pot de terre contre le pot de fer, ni la preuve que la justice est aux ordres de l’hydre financière honnie. C’est juste une affaire très ordinaire d’abus de confiance présumé qui ne doit sa médiatisation qu'à l'importance des sommes "perdues".
S’il y a une morale à en tirer ce n’est donc pas qu’il faut sauver le soldat Kerviel, c’est juste qu’avant de placer ses sous dans une entreprise, il est préférable de réfléchir un peu….