Prix Nobel de la paix en 1986, Elie Wiesel dénonce, à travers ses écrits, les méfaits du totalitarisme, les exactions des fanatismes de tous ordres.
Tandis qu'il se promène dans les rues de New York, Shaltiel Feigenberg, écrivain-conteur, est enlevé par Ahmed et Luigi, au nom de la cause palestinienne. Reclus dans une cave, le narrateur plonge dans son passé d'enfant juif, sauvé de la déportation par un officier allemand et caché dans sa cave pendant toute la durée de la guerre. C'est à son incroyable talent de joueur d'échecs que l'enfant doit son salut et la protection du Comte Friedrich von Wandelsohn.
Réalisant bientôt qu'il y a méprise sur la personne - Shaltiel Feigenberg est un "quidam" - ses ravisseurs ne lâcheront cependant guère prise et lieront son destin aux résultats des négociations entre Israéliens et Palestiniens.
Une réflexion sur la torture, une analyse des conditions de réclusion et des moyens mis en oeuvre pour s'en sortir ...voilà qui nous rapproche de l'ouvrage d'Ingrid Betancourt, Même le silence a une fin, - voir chronique prochaine sur ce blog- et nous rappelle que c'est Elie Wiesel lui-même qui avait préfacé l'ouvrage de la Lettre à maman par delà l'enfer, écrite par l'ex-otage des FARC, tandis qu'elle était encore retenue captive.
La vie serait-elle une vaste partie d'échecs?
Apolline Elter
Otage, Elie Wiesel, roman, Grasset, août 2010, 394 pp, 20 €