THE RUNAWAYS de Floria Sigismondi

Fanning et Stewart, enfants stars aux rôles chastes en bad girls rock’n’roll seventies et féministes ? Crédible tout ça ? Il faut bien dire que oui. Sigismondi joue pas mal sur le côté provoc’ de l’entreprise d’ailleurs, multipliant les poses sur leurs moues lascives, ambigües et teintées de lesbianisme amusé. Deux princesses d’Hollywood en droguées trash : un bon point pour apprécier l’œuvre, à la bande son qui dépote. Pour le reste, le film déballe la carte du biopic linéaire, contant la formation du premier groupe de rock féminin des années 70, sous forme de clip sympathique mais peu révolutionnaire, qui reste dans l’ensemble assez sage malgré l’arrière fond sex, drugs & rock’n’roll. La cinéaste se perd un peu au milieu de ses thématiques (innocence sacrifiée, adolescence trouble, affres de la gloire, déboires des icônes) mais livre, toutefois, un film cohérent et harmonieux sur le fond et la forme : rapide, instantané, furtif, à l’image du feu de paille (d’espoir et de glamour) vécues par les héroïnes. The Runaways gronde, brille et passe comme un éclair- offrant d’oniriques séquences de désespoir en chansons et une belle leçon de girl power, malgré le pesant parfum de l’anecdotique.