Par facilité, je n’ai produit aucun compte-rendu sur les nombreux films vus en mai dernier à Cannes. Maintenant petit à petit, ils arrivent à l’affiche. De quoi saisir l’occasion.
On se voit mal analyser (d’autant qu’on n’a rien compris) Film Socialisme de Jean-Luc Godard, non par désintérêt mais parce qu’une telle analyse semble plus proche d’une interprétation psychanalytique d’un test de Rorschach (Film Socialisme, n’est-ce pas un peu cela, de belles taches de couleurs sur pellicule ? « Allongez-vous et dites-moi à quoi cela vous fait penser ? ») que d’impressions cinématographiques. Discutons d’une œuvre bien plus légère…
Synopsis :
Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet – jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer. Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre de la Fille Rousse énigmatique qui hante ses rêves. En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera non seulement sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.
Les adolescents ou jeunes gens vivent sous l’emprise de leurs hormones et d’un trop plein de pulsions sexuelles pré-pubères. Ils vivent également durant leurs études, leurs plus belles et mémorables années – l’âge d’or de leurs vingt ans – du moins en apparence (certaines phrases de P. Nizan reviennent insidieusement en mémoire…). A un moment ou à un autre, ils sont tentés par une expérience particulière : space cake, magic mushrooms, ecstasy ?
On tient là le concept de base du film. Si Mysterious Skin, son précédent métrage s’affichait perturbant, Kaboom quant à lui est totalement barré, souvent hilarant, une singulière mixture où les blagues grossières se disputent à l’inventivité des dialogues. Et cela paraît difficile à admettre, n’en déplaise, mais on se prend au jeu d’un teen movie oscillant vers Les Lois de l’Attraction, ou caché derrière une fausse désinvolture vers un fantastique à la Carrie (officiellement Gregg Araki avance les noms de David Lynch – Twins peaks, ou John Waters – Cry Baby, à titre de référence). Comme pour toute réalisation de ce genre, le physique (la plastique) des acteurs est crucial, ceux-ci sont diablement beaux. Ils ont en prime ce qu’il faut de charme atypique et de beauté piquante.
Dans une première partie mystérieuse voire mystique plutôt captivante, on se laisse aisément embobiner par (ce qui suit est loin d’être exhaustif) : les étranges rêves prémonitoires, la sorcellerie, la paranoïa ambiante autour d’une fin du monde annoncée. De-ci de-là, quelques scènes où toutes les combinaisons sexuelles sont éprouvées : hétéro, fille-fille, garçon-garçon, triolisme, consanguinité hasardeuse… On a alors un second temps moins percutant car on s’épanche et c’est le glissement vers la partie explicative. Abracadabrantesque. Outrageusement n’importe quoi (pour ça tout le monde est d’accord). Fort judicieusement, il aurait été déplacé de finir sur un « Ils vécurent heureux et eurent… ».
Kaboom de Gregg Araki (Etats-Unis)
Sortie en salle le 6 octobre 2010
• CREDIT PHOTO | KABOOM-LEFILM.com •
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