Rien n’est venu (Werner Lambersy)

Par Arbrealettres


Rien n’est venu
de ce que nous attendions
avec l’impatience
de ceux qui grattent pour
compter les jours
dans les plâtres des murs

Aucune aube
qui soit restée une aube
aucune lumière
que l’ombre ne rattrape

Et nous nous sommes
mis à aimer l’obstination
aveugle des vinaigres
l’amertume
insatisfaite des alcools
qui disaient
rien n’est venu

Maintenant
nous sommes ce que
l’attente a fait de nous

Et qui sait
si l’absence de réponse
n’était pas ce
que nous attendions

(Werner Lambersy)


Illustration: Gilbert Garcin