Si, après un été agité, les turbulences sont de retour sur les marchés actions depuis le début du mois de novembre, la valorisation raisonnable des actions soutient un optimisme modéré sur les perspectives boursières en 2008.
Le rebond de la crise financière en novembre a surpris bon nombre d'opérateurs qui misaient sur une stabilisation de la crise des "subprimes" américains pour la fin de l'année. La surperformance des valeurs financières qui avait tant soutenu les indices actions depuis quatre ans s'est désormais envolée et a laissé place à une correction sévère sur ce segment. Cette incertitude sur l'impact réel et prolongé de la crise immobilière américaine et des dérivés de crédit sur les marchés devrait tout de même finir par s'estomper courant 2008, à la fin du premier ou du deuxième trimestres, lorsque toutes les pertes auront pu être connues et provisionnées par les établissements financiers. Mais la fin de cette crise financière aura peut-être laissé dans le même temps la place à une crise économique liée au ralentissement américain.
"La correction des Bourses n'a pas de raison de dégénérer, estime toutefois François Chevallier, stratégiste de VP Finance. Car les actions sont à de multiples points de vue sur des planchers, avec un PER moyen de 11,5 en Europe et de 13,7 aux Etats-Unis sur les principaux indices". Les marchés semblent avoir en effet intégré le ralentissement économique à venir, et conserveront une "décote de précaution" intégrant ces risques multiples.
Le dollar, au plus bas depuis six ans, semble en outre lui aussi s'approcher d'un plancher. "Néanmoins, le potentiel haussier des actions reste modéré, poursuit François Chevallier, car elles ont atteint aussi, par d'autres aspects, un plafond virtuel!" A 1.560 points début octobre, le S&P côtoyait en effet un plafond défini par un taux de profit maximum et un taux d'actualisation minimum, seulement indexé sur le PIB nominal.
Le paradoxe n'est qu'apparent. "Si les cours ne vont pas nécessairement baisser, ce sera à coup sûr le cas du consensus sur les prévisions de profit", explique François Chevallier. Modestement valorisées, les Bourses pourraient ainsi absorber une baisse des profits. A l'exception des valeurs de certains marchés émergents, qui, dans le même temps, font l'objet d'un emballement exagéré, suscitant les convoitises, comme ce fut le cas pour les technologiques à la fin des années 90.
Au final, pour les marchés européens et nord-américains, François Chevallier ne croit pas à un krach boursier. Mais il a révisé à la baisse ses objectifs et prévoit désormais pour fin 2007 un CAC 40 à 5.800 au lieu de 6.100 (-5%), et pour fin 2008 à 6.300 au lieu de 6.700 (-7,5%).
Sources : Internet
Crédit photo : Nick Benjaminsz/Stock Exchange