Posté par fdesbordes dans : ecrits (quand j'ai de l'inspiration),sea sex and sun , trackback
A la première minute où ils se virent, leurs prunelles s'embrasèrent. Captifs de leur désir si soudain, pétrifiés par la sauvagerie de leurs émotions, ils percutèrent les rails de l'envie à tout jamais.
Dans le brouhaha de la soirée, ils se dévorent à distance, incapables de parler ni même de s'approcher l'un de l'autre tant ils ont peur de ne pas pouvoir freiner leurs ardeurs.
Lui, le verbe haut et le rire lointain mais l'oeil incandescent qui l'observe, elle, sensuelle et désarmée cachant son trouble sous une moue glacée.
Le monde tangue, le temps se fige, le sol se dérobe sous leurs pieds, ils n'écoutent plus les conversations qui fusent, ils sont en partance pour l'ailleurs, s'imaginant déjà dans un corps à corps fiévreux. Ils sont en feu.
Et puis, finalement, sans même s'en rendre compte, ils se retrouvent accoudés à cette table, se frôlant imperceptiblement. Elle, la nuque offerte et penchée pour mieux l'écouter, lui qui respire son parfum subtil tout contre sa joue, effleurant son décolleté du regard. Elle, lascive, emportée par l'idée désespérée qu'il pourrait gouter à chaque infractuosité de son corps, lui, s'empêchant de transformer le dessous de la table en lieu de débauche exhalté. Ils pensent la même chose mais n'osent se l'avouer, pourtant minuit a sonné et Cendrillon doit rentrer.
Elle se lève pour saluer, lui aussi. L'étreinte est fugace, le baiser un peu trop chaleureux, elle baisse les yeux et disparaît. Il n'a pas su la retenir. Alors ils ne connaitront sans doute jamais ce corps à corps tant désiré.