«En annonçant notre revendication de cette opération, nous informons le gouvernement français que les Moujahidine vont lui transmettre ultérieurement leurs demandes légitimes», a indiqué le porte-parole, identifié comme Salah Abi Mohammed par Al-Jazeera. «Nous mettons également en garde (le gouvernement français) contre toute autre stupidité», a ajouté le porte-parole. Cette mise en garde fait vraisemblablement allusion à une opération militaire, alors que l'armée française est engagée dans une large opération de recherche au Niger. Selon l'agence Reuters citant le gouvernement nigérien, les sept expatriés sont sains et saufs.
A Paris, où la protection des expatriés travaillant dans cette zone fait débat, le quotidien du soir Le Monde rapporte que le groupe nucléaire Areva qui emploie une partie des otages, avait été prévenu début septembre de la menace d'enlèvement pesant sur ses personnels expatriés. Dans un courrier daté du 1er septembre, que reproduit le journal sur son site internet, le préfet de la région d'Arlit, où ont été enlevés les sept expatriés, explique que la situation «reste précaire» dans la région et rappelle que les forces de sécurité ont intercepté le 23 août un groupe armé ayant pour objectif «selon les renseignements, l'enlèvement de matériel militaire et de personnel expatrié».
Dans la soirée, la direction d'Areva a réagi en affirmant avoir agi en entreprise responsable pour protéger ses personnels au Niger et dit regretter les «polémiques inappropriées au regard de la menace évoquée». La lettre du préfet, poursuit le groupe, «s'inscrit dans le cadre du dialogue et de l'évaluation permanente des moyens financiers et matériels qu'Areva met à disposition des autorités gouvernementales du Niger». Le président français, Nicolas Sarkozy, a réuni pour sa part dans l'après-midi du mardi du 21 septembre un conseil restreint sur ce dossier. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, devait s'envoler lui dans la soirée pour le Mali.
La responsabilité de l'organisation armée issue des maquis algériens, qui opère dans cette zone grise de l'Afrique sahélo-saharienne, entre Algérie, Niger, Mali et Mauritanie, ne faisait guère de doute. A la mi-août, AQMI avait menacé la France de représailles à la suite d'un raid mené par les forces françaises et mauritaniennes pour tenter d'obtenir la libération de Michel Germaneau, l'otage assassiné après trois mois de captivité dans le Sahara. «A l'heure actuelle, sur la base d'indices, nous sommes en mesure de dire que le groupe qui a procédé à cet enlèvement inacceptable est un groupe affilié au groupe Abou Zeid qui est lui-même en lien avec la nébuleuse Al Qaïda», avait déclaré à Reuters dans l'après-midi Mahamadou Dan Dah, porte-parole du gouvernement du Niger. «Nous suivons la situation avec la plus grande attention et je peux vous dire qu'il n'y a pas de perte en vie humaine parmi les otages. Donc, évitons de propager toutes sortes de rumeurs », a-t-il ajouté.
Une centaine de militaires français spécialistes de la lutte contre le terrorisme ont été dépêchés dès lundi à Niamey, en soutien à plusieurs avions de reconnaissance. Le gouvernement nigérien dit également travailler en concertation étroite avec le Mali et l'Algérie.