Dans ce document rédigé en arabe, Kamel Eddine Fekhar évoque une « absence totale » du FFS de la scène politique nationale, après avoir été pendant plusieurs années une véritable locomotive et une force de propositions pour aboutir à une solution à la crise que traverse le pays. M. Fekhar rappelle notamment l’initiative du « Contrat de Rome » sur le dialogue national et le retrait des candidats à la présidentielle de 1999 à la veille du scrutin.
Mais selon M. Fekhar, le rôle du FFS a nettement reculé ces dernières années, malgré la persistance du pouvoir dans ses intimidations à l’égard des citoyens, les restrictions des libertés individuelles, la fermeture de tous les espaces d’expression et les conditions de vie difficiles de la majorité des Algériens. Une situation qui a été à l’origine de nombreuses émeutes, selon M. Fekhar : Annaba, El Oued, Alger, Tébessa…
Kamel Eddine Fekhar accuse Karim Tabbou, secrétaire général du FFS, de n’avoir pris aucune initiative sur le terrain. Selon lui, M. Tabbou s’est contenté « d’insulter tout le monde » sur les chaînes satellitaires lors de l’élection présidentielle de l’année dernière. Une attitude qui a donné une mauvaise image de l’opposition. M. Fekhar estime aussi que les protestations des citoyens à travers le pays n’ont jamais suscité l’intérêt du parti. Il rappelle que les émeutes de Diar Echems à Alger, qui ont duré plusieurs jours, se sont déroulées à seulement 500 mètres du domicile du premier secrétaire du FFS.
Concernant le fonctionnement du parti, Kamel Eddine Fekhar évoque « une grande catastrophe ». Selon lui, depuis sa nomination à la tête du parti, Karim Tabbou n’a eu qu’un seul souci : asseoir sa domination sur tout le monde et toute chose au sein du FFS, avec tous les moyens « y compris policiers et staliniens ». M. Fekhar, qui dénonce l’attitude de M. Tabbou lors des événements de Ghardaïa où de nombreux militants du FFS ont été malmenés, accuse le premier secrétaire d’avoir vidé le parti de ses cadres.
Dans ce contexte, Kamel Eddine Fekhar demande à Hocine Aït Ahmed de rentrer en Algérie dans les meilleurs délais pour reprendre en main les rênes du parti. Il lui demande également d’ouvrir une adresse email pour permettre aux militants de le contacter directement sans « intermédiaire ». Enfin, il demande à Hocine Aït Ahmed de travailler en vue de restituer au FFS son rôle de parti leader, proche des citoyens.
Par TSA