La droite tétanisée

Publié le 05 octobre 2010 par Lecriducontribuable

Qui nous expliquera pourquoi lorsque la droite est au pouvoir, elle finit toujours par céder à son opposition ? Qui nous expliquera pourquoi lorsque la gauche dirige des collectivités locales et qu’elles subventionnent tout et tous (par exemple : 100 000 € pour le film Hors la loi), qu’elle met en place des actions coûteuses dites de « coopération décentralisée » dans les pays subsahariens, l’opposition de droite se tait, se dérobe et finalement s’incline ?

Aujourd’hui, les rues sont envahies, les ports de France sont bloqués, les piquets de grève s’installent, le religieux impose sa loi aux marchands ainsi qu’aux services des collectivités locales, et le communautarisme impose la sienne à l’UMP et au président de l’Assemblée nationale (l’annulation d’un débat sur l’immigration et l’islamisme).

Le pouvoir actuel recule toujours, un peu ou beaucoup, tétanisé devant le risque d’un accident, tel que celui de Malik Oussekine, accident qu’il a contribué par ses silences à rendre emblématique, tétanisé surtout par l’éventualité de sa défaite lors des prochaines consultations électorales.

A-t-il tort ? A-t-il raison ?

Il aurait raison, si éviter les risques de guerre civile était encore une chose possible, mais il a tort, car les émeutes qui se produisent dans les quartiers en sont plus que des prémices.

Il a tort, car remplacer le sabre (les déclarations tonitruantes de 2007) par un parapluie ne résoudra pas les tares que la France a accumulées depuis au moins 30 ans, alors que les électeurs n’ont cessé de répéter :  »Tu n’es pas obligé d’achever l’ouvrage, mais tu n’es pas libre de t’y soustraire ».

Il a tort, car les grands commis de l’État ont déjà pris acte du changement prochain de majorité, en sorte qu’eux aussi ouvrent leurs parapluies et pourvoient, avant l’heure, à la pérennité de l’État, c’est-à-dire à celles de nos tares.

Il a tort, car si ses électeurs acceptent parfois « d’être cocus, ils ne sont plus obligés d’assister à la représentation » et en définitive, ils l’abandonneront. Pour parodier Winston Churchill, nos excellences auront perdu à la fois l’honneur et les élections.

Les électeurs auront-ils tort ou raison ?

Sans aucun doute, cette abstention aggravera les tares de l’État.

Il ne sera pas mis fin – au contraire !-  aux dépenses de l’État, celles de prestige de l’Elysée, ni celles des ministères, aux « dons d’usage » si généreusement offerts sur les marches du palais à tous les visiteurs, aux subventions aux associations attribuées sans contrôle, à la contribution de la France aux organismes internationaux qui font de nous le second contributeur au budget de l’Union européenne et le quatrième pour celui de l’aide publique au développement dans le monde, mais le premier pays comme objet de ressentiment (la traite des Noirs, le colonialisme) et comme sujet de condamnation  (l’immigration).

Le copinage ? Les choses ne changeront guère : la gauche restera clémente, mais pas généreuse, à l’égard des turpitudes des personnalités de droite (M. Chirac), alors que la droite était naguère cachotière, mais combien généreuse à l’égard de personnalités dites de gauche (M. Tapie). Quant aux ministres de gauche du gouvernement de droite, ils continueront, allègrement, à « cracher dans la soupe ».

Et pourtant, les statistiques (Le Figaro du 5 octobre) montrent qu’au second tour d’une élection présidentielle, il n’existe pas de « désir de gauche ». Mais la droite, faute d’avoir vaincu ses tares et prouvé son efficacité, concourt à réhabiliter l’idée désastreuse selon laquelle : il vaut mieux avoir tort avec la gauche que raison avec la droite. Les journalistes en font depuis longtemps leur miel.

GabrieL Lévy, de l’Association des contribuables d’Aubagne.