éd. Presses de la Renaissance, 240 p.
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Jamel Balhi est un picaro des temps modernes, un aventurier qui au temps des avions à réaction et des hôtels cinq étoiles a fait le tour de la terre avec son sac à dos et ses pieds aux semelles de vent. Un héros en fait. Nous vous avions présenté en 2003 son ouvrage Au cœur des Amériques qui racontait sa formidable épopée de l'Alaska à Ushuaia. Le vagabond publie cette année Un thé à Shangai. Dans son sixième livre de voyage, Jamel revient à la genèse de ses départs effrénés pour l'ailleurs : il parle de son accident de moto qui aurait pu le piéger toute sa vie dans un fauteuil et de ses premières années d'errance. Quitte à errer, le nomade veut voir du pays et profiter de cette vie qui ne lui a heureusement pas été dérobée au détour de ce virage terrible. Sa première course à pied a pour objectif les Pays-Bas, il fera le retour en auto-stop et dorénavant il repoussera chaque fois un peu plus les limites de ses escapades : lors de son second voyage il parcourt 3500 km pour se rendre à Istanbul avec à peu près rien en poche.
Quelque temps plus tard il se lie d'amitié avec un Chinois à Munich qui l'invite à prendre un thé chez lui à Shanghai. Le globe-trotter va faire de cette course en solitaire sa première vraie quête intérieure : "voyager seul permet de mieux se connaître soi-même", écrit l'explorateur, épris d'une formidable ivresse libertaire. Au bout de ses 20 000 kilomètres à travers les continents, il aura pour récompense ce thé promis, sa quête du Graal. On l'aura compris, son ouvrage traite de la quête initiatique et de l'altérité comme d'une merveille insoupçonnable : "un étranger est un ami qu'on a pas encore rencontré". Car tout autour de la terre, dans les centaines de pays que Jamel a foulé, l'homme a vu, derrière les obstacles des frontières et des régimes en place, partout le même visage, celui de l'hospitalité humble et généreuse, le visage de l'humanité. Un vrai coup de cœur.