Les Expandables: vieilles peaux extensibles et botoxées

Par Nemosandman


Bon alors comment faire une daube en roue libre ? On aligne « le plus gros casting de film d’action jamais vu! Coco ! »
Prenez une histoire digne des productions Cannon des années 80 mais en beaucoup plus débile:
Une bande (mou) de mercenaires (mous) discutent et tirent pour délivrer une île des « méchants » mais ils seront trahis !

C’est bateau, déjà vu, cousu de fil blanc, pas drôle, sans suspense, plat… Il ne se passe rien dans ce script. Et pourtant il est long ce métrage… loooong !
Une longue succession de scènes télégraphiées d’avance. Même les scènes d’action sont molles. Alors que dans ce domaine « ils » ont des chorégraphes efficaces sur le plateau. Mais là je ne trouve rien de valable à retirer au niveau du « cirque » des grosses bagarres. on tire, on s’étripe, on se brise les vertèbres tout en ponctuant le tout de clichés « On y va! » « Qu’est ce que c’est! » « Vas-y! » « Ouaih! »… La cour de récré en plus con.
Prenez des acteurs au charisme vacillant (Stallone grotesque fait passer Statham pour Marlon Brando et Lungren pour Liza Minelli)
L’apparition de Schwartzy fait plus pitié qu’autre chose. Il a l’air malade le pauvre homme… Charisma Carpenter fait mentir son nom.
Bruce Willis a des dialogue misérables: « Vous n’allez quand même pas vous sucer la bite, hein ? »(sic)

D’ailleurs le reste des dialogues (de tous les dialogues) est absolument in-com-pré-hen-sibles ! On apprend qu’un personnage va voir son psi, un autre (Li) aurait une famille et veut être mieux payé mais personne ne le savait et… signe des temps il ne sera pas augmenté!!…Second signe des temps… il mentait. Mickey Rourcke explique un tatouage qu’il veut réaliser sur la tête de Statham avant de faire un concours impromptu de lancé de couteau à vingt mètres. Va falloir m’expliquer les monologues improvisés de son personnage !
C’est la première fois que je ne comprends rien aux enjeux… qui est qui ? Qui fait quoi ? Il a dit quoi ? Pourquoi il dit ça ? Il a lancé le couteau ? Pourquoi ?
Il a pas l’air content ? Pourquoi ? Il sourit ? Ah bon ? C’est drole ? De quoi ils parlent ? Ne perds pas ma casquette ! C’est quoi la blague ? C’est important ?…

Attention, je suis un (ex) fan de Sly. Je le considérais comme un auteur même… pour dire! J’ai bien apprécie les trois premiers Rambo !
(premier anti héros Berzerk de l’histoire du cinema…)
J’ai franchement détesté le « cinq », inutile et brutal, qui aurait du faire parti d’une production Grindhouse pour Tarantino (même si j’adore à 400% Planet Terror !!!)
Franchement Stallone et ses teintures noires corbeaux ! C’est du grand n’importe quoi…

Ce type a de plus en plus une tête qui fait peur. On dirait sa mère ! Botox, lifting, teinture, gonflette… Il me fout les jetons.
L’idée du siècle serait de le prendre pour jouer dans Vendredi 13: Jason sans son masque !
En plus, dès qu’il se met en scène , il surjoue à en pleurer tout en gardant le meilleur rôle… c’est minable.
C’est sans doute le pire film au niveau casting avec même, en prime, un Eric Roberts grimaçant qui est maintenant coincé dans le rôle de salaud… Il est loin le temps de Runaway Train, hein ? Qu’est ce qu’on a encore ? AH oui, Des gros bras insipides, genre catcheurs américains, un Jet Li monolythique qui subit toujours les mêmes blagues racistes… Dulph Lungren est peut être le seul à jouer juste en transposition du personnage du Frère de Earl, Randy ! Une fois encore il joue un incontrolable comme dans Universal Soldier d’Emmerich. (film beaucoup mieux construit malgré le faible charisme de JCV)…
Niveau Matos, on sent bien que la marque Cold STeel est à l’honneur avec un superbe Laredo Bowie et un énorme folder Espada équipé du nouveau cran d’arrêt TriAdLock. Une folder de Darrel Ralph à la lame tanto avec manche en titane pour crever un ballon de basket (pas ce qu’il y a de mieux…). Mince je me trompe de blog. Pour les couteaux, cela se passe ici.

Bon alors on récapitule:
scénario photocopié et sans enjeux. Naturellement il va y avoir des trahisons mais comme on se moque du destin des personnages… qu’ils crèvent tous.
Ils sont vulgaires, stupides, prétentieux, mous du genoux et gonflés comme des baudruches.
Un film viril ? Ca ? C’est du gros film caca ! De l’immonde. Wolverine parait soudain être un film d’auteur !
La mise en scène est tellement bordélique qu’elle me ferait apprécier le boulot Louis Leterrier. Quoique non. Je peux pas.
Le cinéma d’action est donc en deuil: on ne fait pas les meilleurs soupes dans les vieilles peaux liftées.
Les scène d’action sont brouillonnes. Sly commence à bien savoir copie… Michael Bay. On ne pige rien aux poursuites. On sait juste que le héros s’en sortira sans un pet… Mais attention comme dans Rambo, on joue avec le Gore dès qu’il s’agit de manier les armes. Stallone plante sa grande lame et la tourne bien dans la plaie.
C’est écoeurant… surtout que les méchants sont toujours aussi maladroits et bien inoffensifs ils peuvent tirer des centaines de balles: aucune n’atteindra sa cible.

Bon, pour remettre les pendules à leur place, je vais continuer à m’mater Sons Of Anarchy. La saison 3, elle, sent bon la testostérone, l’huile de vidange, la poudre et Stephen King y joue le rôle de… « Richard Bachman »! Ah, Ron Perlman ! Voici un vieux routard qui en impose. Entre sa prestation sublime de Hellboy et son rôle de chef de bande. Il mérite bien ses cigares !
Et pour revoir un film d’action, drole, prenant avec un beau casting, rien ne vaut « Ocean 11″ avec Clooney, Pitt et toute la bande !
Alors vous allez me dire que je n’aime pas les films d’actions revanchards et burnés ?
Ben il y a film de Tony Scott que j’aime énormément: « Man On Fire » avec Denzel Washington. Le scénario est bien ficelé (adapté du livre éponyme de A.J. Quinnel qui est un petit chef d’oeuvre…). C’est film que je regarde avec plaisir. Les Expandables me donne juste la migraine et une envie de gerber quand ils tuent à tour de bras et m’emmerde copieusement dès qu’ils ouvrent la bouche.
Mais qui a payé pour produire une daube comme The Expandables ? Qui ??? Enfin, l’affiche française photoshopée nous avait prévenu un peu quand même…

Et puis tous les actionneux seniors ne sont pas au rendez vous. Où qu’il est pépère Chuck Norris hein ? Il y a des abonnés absents même si un Steven Seagal obèse et un JVC philosophe aurait peut être rajouté la touche d’humour débile qu’il manque à cet énorme gâteau aux étrons.
Stallone a été un « bon » réalisateur et un scénariste efficace. Mais là, c’est la foire au grand n’importe quoi… du grand foutage de gueule. Et c’est un fan qui vous dit ça.
Ses films ne sont plus divertissants. Ils sont bourrins et abêtissants. Pour aimer The Expandables il faut être mort cliniquement.
A qui s’adresse ce genre de film ? Aux bidasses ?
Misère, mais même « Mon Curé Chez Les Thailandaises » a plus de panache que ce téléfilm raté.

PS: la seule bonne chose à tirer de ce film serait une bonne blague de Mozinor !